14-18, de Thierry Dedieu – lu par les librairies Papageno, Rêv’en pages, Tire-Lire, Les Sandales d’Empédocle, Croquelinottes et La Boîte à Histoires

Pas besoin de mots, juste regarder.
Nous avons le souffle coupé face à ces illustrations.
Tout est là, tout y est. Un mélange de terre, de fumée, de boue, de sang nous laisse pantois.
Nous touchons la souffrance, la solitude, la peur, la mort.
Et cette lettre, à la fin, nous donne tant d’émotion, que ce soldat-là ne sera jamais plus inconnu.

Florence, librairie Papageno à Clermont Ferrand

Inclassable. Il est vrai que l’on pourrait dire cela de la plupart des albums signés Dedieu. Mais là, force est de constater que l’illustrateur est véritablement au sommet de son art. Avec cet album-hommage aux soldats de la grande guerre, il parvient encore à nous surprendre. En silence. Dans ce magnifique ouvrage grand format, Dedieu l’insaisissable, nous invite cette fois à « une minute de silence à nos arrière-grands-pères courageux », sous-titre ô combien évocateur qui résume à lui seul toute la force et l’émotion qui émanent de ce livre singulier. Car vous l’aurez sans doute compris, il s’agit ici d’un album sans texte, ou presque. Sobres et violentes à la fois les images de Thierry Dedieu prennent alors possession de chacune des immenses pages de ce livre, dans un vacarme assourdissant. Armé de ses seuls pastels sépia, l’illustrateur se fait alors chroniqueur de guerre, saisissant autant d’instantanés d’un réalisme troublant et qui ramènent le lecteur un siècle en arrière, dans la grande Histoire, celle qui sent la poudre, le sang, la vermine, la fin du monde. Au fil des pages, on ne peut alors s’empêcher de voir, dans l’esthétique violente et tourmentée de cet album hors-norme, une influence expressionniste qui renforce encore davantage cette plongée sourde dans l’absurdité et l’obscénité de 14-18. La preuve en images, s’il en fallait encore une, de l’immense place conquise par l’album jeunesse dans la littérature d’aujourd’hui.

Cyril Malagnat, librairie Rêv’en pages à Limoges

Pas de mots. Des images. Et quelles images ! Bouleversantes et bien plus fortes que n’importe quel discours. L’introduction l’annonce : «Hélas, ma chère Adèle, il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis. Gustave». Les illustrations nous plongent dans l’enfer des tranchées avec une force spectaculaire. Dans ces planches grands formats, on ressent la tension, on entend le silence, on attend, on se cache des explosions, on fuit la mort. On a la chair de poule devant chaque portrait. C’est terrifiant, c’est superbe. Puis, à la fin du livre, il y a une lettre : la réponse d’Adèle à Gustave.
Avec le centenaire de la Grande Guerre, une foule de livres arrivent sur nos tables. L’hommage de Thierry Dedieu, en grand format et en sépia, est le plus éloquent. Le lecteur en frissonnera longtemps…

Librairie Tire-Lire, à Toulouse

Grand format, cet album est sans paroles. Dès que vous l’aurez ouvert, vous saurez pourquoi et que les illustrations au pastel de Thierry Dedieu n’en avaient pas besoin, porteuses en elles-mêmes d’une force évocatrice suffisante.

En l’ouvrant, vous entrerez un peu dans le monde des tranchées, celui de ces hommes partis se battre pour quelques semaines et qui des mois plus tard n’en peuvent plus et ne comprennent plus ce qui leur arrive, comme le montre l’extrait d’ouverture : « hélas, ma chère Adèle, il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis. Gustave ».

La vie encore au départ avec ce lièvre aux aguets alors que les premiers obus tombent, et puis, des paysages dévastés, des visages d’hommes aux regards perdus, ces ciels bouchés…

Des pages bouleversantes comme avec cet homme aux bras croisés, souriant et la page suivante où deux corps volent propulsés par l’explosion : lui ?

Les pages se suivent, se ressemblent, nous entrainent avec eux dans ce monde absurde qui mène au désespoir, à la mort. A la fin la lettre de l’épouse de Gustave comme un écho lointain de l’arrière qui sent que tout s’est dégradé, que plus rien ne fonctionne qui attend des nouvelles, des preuves de vie…

Difficile de vous dire l’émotion ressentie à la lecture de cet album, difficile de vous dire la beauté des pages, couleur sépia, issues d’un autre monde qu’on espère disparu à jamais. Un album somptueux, dont les pages et les illustrations plus que les mots montrent l’absurdité de la guerre, sa violence, son appétit insatiable de mort et qui nous abandonne, une fois fermé bouleversés et pantelants.

A regarder, découvrir, certainement le plus bel hommage « à nos arrière-grands-pères courageux ». Un album juste sublime à faire découvrir à toutes générations confondues.

Jean-Luc, librairie Les Sandales d’Empédocle, à Besançon

À moi aussi, les mots manquent. J’ai reçu une claque.
L’album de Dedieu, immense, nous confronte à l’horreur.
Voici l’incipit : «Hélas, ma chère Adèle, il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis.»
Gustave, auteur de la laconique lettre, se tait. Et la guerre est racontée par les images, poignantes parce que sublimes et terrifiantes. Et l’horreur croît, de pages en pages, jusqu’aux deux images finales, difficilement supportables.
L’enveloppe fixée sur la couverture donne le point de vue d’Adèle qui, de l’autre côté, subit aussi, mais d’une autre façon, la guerre.
À partir de quel âge ?… pas trop tôt, le plus tard possible en fait…

ClaireD, librairie Croquelinottes à Saint-Étienne

Je crois vous avoir déjà dit que j’étais une fan absolue de Thierry Dedieu, non?

« AGNES! (Je crie) , tu savais toi que j’étais une inconditionnelle de Dedieu?»

Et bien ma passion n’a pas faibli, loin s’en faut.

Avec ce dernier album j’ai pris une claque.

La commémoration de la première guerre mondiale jette sur les tables des libraires des tonnes d’ouvrages sur le sujet: documentaires, romans, rééditions, témoignages. Ils sont pour la plupart passionnants, instructifs, émouvants … Et puis il y a l’album de Dedieu, qui m’a laissée sans voix.

Les illustrations nous sautent au visage, nous empoignent et nous jettent direct au fond des tranchées. On est dans la boue, le bruit et la fureur. Il y a les explosions, le froid, la vermine, le fracas des bombes, les tirs d’obus, les blessés et les morts.

«Hélas, ma chère Adèle, il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis.» Gustave.

Dans ce grand format, les illustrations sont véritablement saisissantes: réalisées au pastel dans des déclinaisons de tons bruns et sépia, elles explosent en pleine page et disent tellement de la terreur et de la solitude de ces hommes engagés sur le front.

En fin d’ouvrage, une enveloppe avec une lettre d’Adèle. Elle attend, elle guette la moindre nouvelle, voyant revenir de la guerre des gueules cassées, des hommes fracassés : «Mais eux sont rentrés vivants! Ici, même si la vie est dure sans tes bras à la ferme, sans ton corps dans mon lit, je ne dois pas me plaindre. (…) La patrie a besoin de héros soit! Moi je n’ai besoin que de toi! RENTRE VIVANT! ». Ton Adèle.

L’album est d’une force rare. Une fois encore on reste éblouis par la justesse de l’écriture, par la maîtrise du trait de Dedieu.

Les univers qu’il arpente et nous fait partager sont toujours différents et son immense talent d’illustrateur nous emporte à chaque fois.

Cet hommage là qu’il rend aux Poilus paraît lui tenir à cœur et l’émotion est palpable dans chaque image. On en ressort sonnés et la gorge serrée.

Un ouvrage magnifique à lire, à regarder et à partager avec le plus grand nombre.

Véro, librairie La Boîte à histoires à Marseille 

14-18. Une minute de silence à nos arrières grands-pères courageux – Thierry Dedieu -Seuil Jeunesse – Parution février 2014 –  Ce livre est l’un des 51 coups de coeur mis en avant dans le n°69 de Citrouille, en librairie le 15 novembre et distribué sur le Salon de Livre et de la Presse Jeunesse à Montreuil – Le blog de Thierry Dedieu : Thierry Dedieu fait des histoires