A Lyon, allons voir l’exposition Sans fin la fête, consacrée aux années pop de l’illustration

« Sans fin la fête, c’est le titre d’un album d’Etienne Delessert, publié en 1967, mais c’est avant tout l’esprit de cette époque, qui est aussi l’esprit de l’exposition que nous avons voulu joyeuse et pleine de surprises. »


Violaine Kanmacher, responsable de la Bibliothèque Municipale de la Part-Dieu à Lyon, décrit ainsi le propos de l’exposition Sans fin la fête consacrée aux années pop de l’illustration (1963-1983). Au coeur de temps qui ont chahuté les usages et les conventions en portant « une attention toute particulière à l’objet livre, la typographie, la mise en page », Sans fin la fête nous parle de ce « vent de liberté » qui a alors parcouru l’édition, s’est engouffré dans ses interstices, s’est emparé du territoire offert par l’album – tout le territoire, voire au-delà – la création, l’imagination n’admettant plus aucune limite, aucun tabou, aucune frontière. Il en résulte une esthétique graphique que l’on pourrait qualifier de psychédélique ou de surréaliste, abstraite peut-être, innovante c’est certain, et capable d’impulser de nouvelles façons de faire du livre pour enfant sur la base d’une affirmation : « Il n’y a pas de couleurs pour enfants, il y a les couleurs, il n’y a pas de graphisme pour enfants, il y a le graphisme qui est langage international immédiat. Il n’y a pas de littérature pour enfants, il y a la littérature.»

Incarnées par le travail des artistes-illustrateurs Etienne Delessert, Nicole Claveloux, Henri Galeron, Claude Lapointe, Agnès Rosenstiehl ou encore Bernard Bonhomme, ces années pop doivent beaucoup au duo d’éditeurs Harlin Quist et François Ruy-Vidal qui permettent à cette petite « révolution » d’exister et de marquer définitivement la littérature jeunesse : « En donnant aux enfants des livres courageux, c’est à dire un peu agressifs, on prend le courage de leur parler de la mort, de la guerre, de choses vraies, réelles, de ce qui ne va pas. Mais seuls les artistes (graphistes, illustrateurs ou écrivains) peuvent parler de ces choses vraies par la transmutation de leur talent. » (in Guide de littérature pour la jeunesse, 1975, Flammarion).

L’exposition fait l’objet d’un site spécifique (habillé par l’illustration de Nicole Claveloux) qui abrite de nombreuses archives et ressources audiovisuelles à découvrir ou re-découvrir >
 

 

Bibliothèque municipale Part-Dieu, à Lyon, jusqu’en juin 2022 • Commissaire d’exposition : Loïc Boyer • En partenariat avec l’Heure Joyeuse, fonds patrimonial de la médiathèque Françoise Sagan (Paris) et le musée de l’illustration jeunesse (Moulins).