Barroux : « L’éléphant est symbolique des menaces qui pèsent sur notre planète. »

  • Publication publiée :13 juin 2016
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Le principe graphique de Où est l’éléphant? rappelle celui de la série Où est Charlie?. Pourquoi ce clin d’œil?
Barroux: L’idée m’est venue il y a deux ans alors que je participais au Festival international du livre d’Édimbourg. Il y avait une animation autour de la série Où est Charlie?. Cette source d’inspiration s’est imposée comme une évidence pour parler du thème de la déforestation. Une suite est déjà prévue: Où est l’étoile de mer? sur la pollution des fonds marins.

D’où vous est venue l’envie d’aborder ce sujet grave?
B.: Il y a quelques années, j’ai réalisé un carnet de voyage sur le Brésil pour les éditions Glénat. En traversant le pays, j’ai découvert comment les paysans mettent le feu à des parcelles de forêt pour les transformer en terres agricoles et faire pousser du soja par exemple. Cette déforestation met en péril la biodiversité de la forêt amazonienne.

Mais pourquoi un éléphant en Amazonie?!
B.: L’éléphant est un animal familier des enfants. Comme la forêt d’Amazonie, il est en voie de disparition. Tous deux sont symboliques des menaces qui pèsent sur notre planète.

Sensibiliser les enfants et par la même occasion leurs parents à la protection de l’environnement, ça vous semble important?
B.: Oui, cela fait plus de vingt ans que je fais ce métier et j’aime bien les livres, plus poétiques, plus engagés, qui vont un peu au-delà du simple album. D’un autre côté, je trouve que c’est toujours aux citoyens, déjà sensibilisés, qu’on demande de faire des efforts. Il est important de dénoncer d’abord les grosses entreprises polluantes sur les atteintes graves qu’elles font subir à l’environnement.

Où est l’éléphant? est un album avec très peu de texte, ludique… Selon vous, comment vos lecteurs s’en emparent-ils?
B. : L’histoire est entre les mains du lecteur. Chacun peut essayer à son rythme de retrouver les trois personnages. Ce dont je me suis rendu compte, c’est qu’ils sont tellement accaparés par la recherche qu’ils en oublient de voir que la forêt recule au fil des pages. Ils le découvrent lors d’une nouvelle lecture.

C’est la première fois que vous publiez un album chez Kaléidoscope. Comment envisagez-vous la suite?
B. : Oui, les droits ont été achetés via mon agent en Angleterre. J’ai donc découvert que l’album sortait en France après coup. Mais cela m’a permis de rencontrer Isabel Finkenstaedt et j’entends bien lui proposer de nouveaux projets. C’est important le travail avec un éditeur pour se soulever la tête de nos histoires.

© Propos recueillis par Claudine Colozzi, mars 2015

Site de Barroux : http://www.barroux.info/