Aujourd’hui est un grand jour pour Billy. Le héros des albums de Catharina Valckx publiés à l’école des loisirs fait ses débuts au cinéma. Et il a de grandes ambitions : devenir un super cowboy ! Comment se passe cette expérience inédite qu’est l’adaptation cinématographique ? Catharina Valckx nous a raconté… Et si vous avez croisé une vitrine Billy dans les rues de votre ville, c’est parce que les Librairies Sorcières sont partenaires de la sortie nationale de Billy Le hamster cowboy. Merci à Little KMBO qui nous a entrainé·es dans cette joyeuse aventure !
3 QUESTIONS À CATHARINA VALCKX
D’où vient Billy ?
Billy, c’est déjà un vieil ami. Il y a huit livres et j’ai écrit le premier en 2010.
Cette première histoire était issue de l’envie d’écrire un livre d’aventure, avec suspense et retournements – et une bonne dose d’absurde. Une autre envie que j’avais était plus littéraire, si l’on peut dire, c’était celle de transposer une expression bien connue dans un langage animal. J’avais beaucoup ri en lisant un Grignotin et Mentalo de Delphine Bournay (je ne sais plus lequel, ils sont tous géniaux), où l’un des personnages rejoint un groupe et s’écrie ‘Salut les animaux !’ C’est tout bête, mais je trouvais ça comique. Sans doute parce que cela ne sonne pas juste, comme une expression mal traduite.
C’est comme ça que j’ai pensé à Haut les pattes ! Donc voilà, j’avais le titre. Pour cette aventure, il me fallait un héros. Un cowboy, par exemple. Enfant, j’adorais les westerns. Nous en voyions régulièrement à la télévision (en noir et blanc). Le Far West avait un goût de vacances. J’aimais les chevaux, les carrioles, les paysages, les femmes aux jupes longues, les chapeaux, les maisons en bois… et la musique !
J’ai choisi un hamster parce que ce héros bien trempé serait donc tout petit et mignon. Ce paradoxe me plaisait. Jean-Claude, son ami le ver de terre, est né pour les besoins de l’histoire et il est tout naturellement devenu le deuxième personnage principal (sinon le premier !).
Comment avez-vous travaillé à l’adaptation avec la société de production et Antoine Rota et Caz Murell ?
Ce qui a été fulgurant, dès le départ, c’est l’enthousiasme des producteurs, Jean-Baptiste Wery et Emmanuelle Petri-Sirvin, de Dandelooo. Et pourtant, cela a été long. En 2018, j’étais déjà à leurs côtés pour présenter le projet et trouver des financements. Ils n’ont jamais perdu la foi, et ils ont réussi à monter une équipe aussi enthousiaste qu’eux-mêmes. La production a toujours été très à l’écoute de mes souhaits.
L’adaptation est un exercice étrange et intéressant. Car, quand on est, comme moi, habituée à travailler seule, on n’analyse pas ce que l’on fait intuitivement. Soudain, plus rien n’est évident, il faut tout mettre à plat. Adapter c’est faire une tentative. C’est une évidence : il y a toujours dans le scénario des choses que je n’aurais pas écrites, des choses qui me surprennent au contraire agréablement. J’ai rapidement pris une distance par rapport à l’écriture, au début, je voulais revoir chaque texte, mais j’ai bien senti que cela m’engloutirait complètement.
Antoine Rota a commencé comme directeur artistique. C’est un vrai plaisir de travailler avec lui, c’est un dessinateur virtuose, une mine d’idées et il aime rire. Il est à l’aise avec le côté absurde de mes histoires et il aime aussi l’aventure et le Far West. Parfois, je lui demandais de ne pas être trop virtuose dans son dessin, d’essayer de dessiner certaines choses de manière plus plan-plan. Il a toujours essayé. C’est aussi lui qui a travaillé sur les voix avec les acteurs. Ils ont fait un travail formidable. Les voix sont géniales !!! Caz Murrell a repris le flambeau parce que le projet était énorme. Elle a gardé la flamme vivante jusqu’à la fin.
Catharina, qu’avez-vous éprouvé en voyant votre Billy sur grand écran ?
Je l’avais d’abord vu s’agiter sur un petit écran, ce qui n’était déjà pas banal. Mais sur grand écran, dans le noir, bien installée dans un fauteuil de velours, entourée des membres de l’équipe, des amis de l’école des loisirs et d’autres copains, dans une une salle comble, pleine d’enfants tout excités de voir Billy, il n’y a pas d’autre mot, franchement, c’était magique !
— Propos recueillis par la rédaction de Citrouille Hebdo.
Merci à Catharina Valckx, ainsi qu’à Doris Gruel de Little KMBO qui nous a permis d’organiser cet entretien.
BILLY LE HAMSTER COWBOY
Billy, Suzie et Jean-Claude vont défier Gros Dur, chercher de l’or, récupérer une carte au trésor, poster une lettre avant la tombée de la nuit et sauver Monsieur Cassidy, doudou de son état. Au fil des rencontres, cette belle équipe apprendra aussi à surmonter ses peurs, ne pas se fier aux apparences et surtout, à s’entraider.