Bye Bye, Citrouille ! — Édito du n°84

Le n°84 de Citrouille arrive dans les Librairies Sorcières et sera disponibles sur des stands d’éditeurs au SLPJ, dont ceux de Actes Sud, Rouergue, Gallimard, Flammarion, Rue du monde, Ecole des loisirs… En voici l’édito, signé par le rédacteur-en-chef-parti-à-la-retraite.

C’était en 1991. J’ai vieilli depuis. Mais sans tristesse aucune. J’ai toujours accepté de vieillir, et je continue de l’accepter. Vieillir, c’est permettre à ceux qui suivent de grandir. C’est un beau mouvement de vie.

C’était en 1991. J’étais enseignant détaché sur un Centre Régional de Documentation Pédagogique, et je travaillais au projet d’une revue littéraire pour enfants, que je voulais appeler Papoose. L’année précédente, les Librairies Sorcières m’avaient attribué leur Prix pour Un pacte avec le diable, mon premier livre. L’un de leurs responsables, Denis Hooge, m’a contacté. Il portait pour leur association le projet d’un magazine de littérature jeunesse grand public. Pourquoi ne pas fondre les deux idées?

J’ai proposé au C.R.D.P. qu’il coédite la revue qui pouvait naître de cette fusion. Son directeur a accepté et Citrouille a vu le jour. Les premiers numéros ont été tirés à cinquante mille exemplaires…

Deux ans plus tard, ma mission auprès du C.R.D.P. a pris fin. Je devais renfiler mes habits d’enseignant… J’ai préféré démissionner de l’Éducation Nationale et continuer l’aventure avec l’As- sociation des Librairies Sorcières, désormais seule éditrice de la publication. 

Sous le titre de rédacteur en chef, j’ai accompli des choses diverses pour cette revue et son site qui a suivi. J’ai beaucoup écrit dans les premiers numéros, parfois une bonne partie des articles et des critiques, jusqu’à ce que les libraires se prennent plus nombreux au jeu…

J’ai vendu de la pub, puis je n’en ai plus vendu, puis j’en ai revendu… J’ai mis sous enveloppe pour les porter au bureau de poste les exemplaires des abonnés, avant de laisser ce plaisir à un libraire…

J’ai corrigé, parfois réécrit, les textes de certains, encouragé la plume d’autres qui visiblement se révélait ou s’épanouissait là; j’ai conçu l’équilibre des numéros et choisi certains des thèmes des dossiers; j’ai organisé les débats quand nous en publiions, soutenu ceux qui osaient prendre parti. J’ai suggéré les illustrateurs des couvertures à l’époque où l’on commandait pour elles une illustration originale; j’ai chapeauté le travail des graphistes, de la correctrice appelée à la rescousse, entretenu les liens avec l’imprimeur, appris le langage HTML pour monter les premières pages web de la revue en 1999…

C’était en 1991. Vingt-huit ans ont passé et l’heure d’une possible retraite a sonné. Alors j’en profite et je m’en vais!

Bye bye Citrouille!

J’ai été heureux de te servir. Tu m’as beaucoup appris, et je te remercie.

Et avant de partir, si tu le veux bien, je vais aller, pour mon dernier numéro, interviewer l’auteur jeunesse que je suis aussi (lire p.5). 

Thierry Lenain

Et, bien entendu, la vitrine des coups de coeur des Librairies Sorcières !