«Ce n’est pas facile d’entrer dans une librairie en demandant un livre sur le terrorisme.»

Cet entretien sur l’art et la liberté avec Carl Norac et Vanessa Hié (photo ci-dessus) a été mené par Béatrice Cherry-Pellat lors de leur venue à la librairie L’Oiseau Lire d’Evreux pour dédicacer leur album L’Opéra volant, paru aux éditions Rue du Monde (lire sa présentation ici).

Aujourd’hui, à la suite des attentats et du climat qui règne en France, pensez-vous avoir un rôle à jouer vis-à-vis des jeunes ?

Vanessa Hié : On en a beaucoup parlé entre auteurs et illustrateurs. J’ai repensé à mon travail et si je n’ai pas le courage des caricaturistes, je pense que mon rôle est de rendre le monde moins moche.

Carl Norac : Oui, montrer la beauté est une façon de résister. La provocation est un autre moyen.

Vous aimeriez faire un livre pour expliquer aux plus jeunes ce qu’il s’est passé?

Carl Norac: Il y a dix ans, après les attentats de Madrid, j’ai écrit un livre, Le géant de la grande tour, qui parlait du terrorisme et des attentats du 11 septembre aux États-Unis. C’était une fable où la sagesse des hommes fait taire la violence. J’ai donné beaucoup d’interviews sur ce livre en France et en Belgique (lire ici l’interview parue dans Citrouille) mais le livre ne s’est pas du tout vendu. Ce n’est pas facile d’entrer dans une librairie en demandant un livre sur le terrorisme…

Alors comment en parler?

Il faut faire attention à ne pas faire un parallèle trop facile et mal perçu et surtout ne pas manipuler les enfants. Et depuis quelque temps, il y a des thèmes devenus plus délicats à traiter. Regardez la polémique autour du livre Tous à poils (album sur la nudité dénoncé par l’élu UMP Jean-François Copé, ndlr)… Je pense qu’il ne faut pas se censurer, on peut aborder beaucoup de sujets dans les contes et surtout continuer à faire des livres drôles. Savoir prendre de la distance grâce à l’humour et savoir rire de soi.

Lire l’intégralité de l’interview sur le blog de la librairie L’Oiseau Lire d’Evreux