Depuis la sortie, en 1988, du film de Barry Levinson, Rain Man, l’autisme n’a cessé d’être un sujet de fiction. Déclaré « grande cause nationale » en 2012, il est également entré dans le débat public, et le traitement et la prise en charge des enfants autistes ont fait l’objet de violentes polémiques largement relayées par les médias.
Maladie, handicap, différence… Selon la forme d’autisme dont on parle, l’autisme toucherait aujourd’hui un enfant sur cent (contre un enfant sur dix mille dans les années 50). Plus que le développement réel de l’autisme c’est la définition qu’on en donne qui explique cette explosion des diagnostics.
Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que l’autisme fasse son entrée dans la littérature jeunesse. Pourtant, à y regarder de plus près, si l’autiste de haut niveau séduit l’écrivain, peu d’ouvrages présentent des autistes profonds. Les compétences particulières – alliées à leurs difficultés propres – de ces autistes (souvent atteints du syndrome d’Asperger) en font de passionnants personnages littéraires capables notamment de résoudre les énigmes les plus sophistiquées, mais peu de livres abordent les difficultés, non immédiatement utilisables pour le dénouement de l’intrigue, des enfants autistes ou de leur entourage.
Du moins dans le roman… Les albums sont bien moins nombreux, ce qui est étonnant au regard de l’importance de l’autisme dans le débat public ces dernières années mais peu surprenant si on compare cette quasi invisibilité à celle dans laquelle sont tenues toutes les formes de handicaps. Les albums, cependant, mettent en scène des enfants en difficulté et non des petits génies atypiques.
Comme chaque fois que nous effectuons ce travail, à la librairie Comptines, cette bibliographie n’a pas vocation à être exhaustive mais à proposer une sélection d’ouvrages : romans, documentaires et albums.
Nous avons voulu l’élargir à des livres, albums et romans, qui parlent d’enfants différents, un peu décalés, qui ne sont (probablement) pas autistes, mais qui ont ici toute leur place, puisque ces enfants comme les autistes, ne viennent pas d’une autre planète…
Récemment, dans sa chronique sur France culture, la psychanalyste Caroline Eliacheff* disait que « l’autisme, quand il s’exprime par le refus d’entendre l’autre, n’est pas l’apanage des autistes ». Souhaitons que cet éclairage bibliographique en littérature jeunesse contribue à mieux entendre l’autre.
Notre bibliographie est accessible en quatre parties :
Romans ici
Albums ici
Documentaires ici
D’autres enfants, d’autres différences ici
Elle est complétée par des critiques de certains des livres mentionnés (il suffit de suivre les liens indiqués) et les textes entre guillemets reproduisent des informations données par les éditeurs.
* Cette chronique portait notamment sur le passionnant essai de Catherine Vannier, écrit en collaboration avec Bernadette Costa-Prades : Autisme : Comment rendre les parents fous !, paru aux éditions Albin Michel.