Avec Chihayafuru, Yuki Suetsugu fait la preuve de la capacité extraordinaire des mangas à nous subjuguer avec une intrigue parfois improbable! Imaginez: un jeu traditionnel japonais fondé sur la mémorisation de cent poèmes vieux de plusieurs siècles écrits dans une langue archaïque. Un récitant déclame le premier vers de l’un des cent poèmes; chaque joueur doit alors, plus rapidement que son adversaire, identifier le poème et toucher la carte où celui-ci est inscrit (parmi celles disposées au sol entre eux). Sur ce canevas intimement lié à la culture nipponne, le récit nous happe grâce à la  mise en scène, tendre et palpitante, de l’évolution de deux garçons et d’une fille, entre enfance et adolescence, passionnés par ce jeu qui réclame concentration, rapidité, réflexes et déduction, qualités tant intellectuelles que physiques. Amitié, amour, ténacité, doute, moments de bonheur ou de déception, ces sentiments universels jalonnent un récit haletant et émouvant, soutenu par un dessin bourré de vie et d’énergie! Bravo à l’éditeur Pika pour la grande qualité de sa traduction et ces bonus bienvenus qui nous permettent de tout comprendre.

Librairie Sorcières Voyelles aux Sables d’Olonne