Fred Paronuzzi – lu par les librairies M’Lire de Laval et Jean-Jacques Rousseau de Chambéry

Fred Paronuzzi – lire une interview de l’auteur ici

[Prix ados de Renne 2014, lire ici] Léo est un ado a priori sans problème. Il vit avec sa mère depuis toujours et ne sait pratiquement rien de son père sauf qu’il est américain, qu’il n’a été pour sa mère qu’un amour de passage et qu’il n’a jamais cherché à recréer des liens avec son fils… Pourtant un jour, Léo découvre que sa mère est encore en relation avec lui. Des transferts d’argent circulent du compte bancaire de sa mère vers les États-Unis et tout porte à croire qu’ils lui sont destinés. Après le choc et la colère, le jeune garçon va découvrir un terrible secret qui va changer sa vie… Fred Paronuzzi, qu’on avait découvert avec le très bon Un cargo pour Berlin, confirme tout le bien qu’on pensait de lui. Mon père est américain est un roman qui sonne juste, et ce malgré la thématique assez lourde qui est abordée. La relation qui se tisse, avec beaucoup de retenue et de pudeur en- tre le père et le fils est très bien décrite, sans trop en faire. Le père sait ce qu’il a fait et en parle avec beaucoup de franchise. Léo, lui, est perdu et cela semble tout à fait réaliste. La fin du roman, qui n’est en fait qu’un autre début, permet d’éviter toute ébauche de joie surréaliste et m’a beaucoup plu également. Mon père est américain est décidément un très bon roman!


Mon père est américain
Fred Paronuzzi
Éditions Thierry Magnier

3300 secondes. 55 minutes. 76 pages. Quatre voix d’adolescents… Il est 11H10, la sonnerie retentit. Léa crève d’amour pour une fille de sa classe, elle lui a dit la veille sur facebook, et c’est l’angoisse car elle se prend de plein fouet l’indifférence de Lisa. Ilyes est passionné de théâtre et il est en train de subir les sarcasmes de sa bande de copains qui ne comprend pas son enthousiasme pour son atelier. Océane attend la CPE devant le préfabriqué posé au milieu de la cour tout en se demandant pourquoi elle a décidé de lui confier «son souci» à elle particulièrement, peut être à cause de son rire, de son assurance, car elle, Océane, elle agit en fonction des autres, pour plaire, être acceptée. Clément est en échec scolaire, il a toujours détesté l’école, et il attend devant le bureau du proviseur. Il sait qu’il va se faire sermonner mais gentiment et ça s’est le pire cette pitié douce et embarrassée car il est désormais «le garçon dont la sœur est morte»… L’adolescence est l’âge de tous les possibles, le moment où l’on construit son identité, et 55 minutes peuvent tout changer ! Dans ce roman court et profond, Fred Paronuzzi représente l’adolescence avec beaucoup d’authenticité et aborde des sujets pas vraiment faciles, l’homosexualité, la différence, le viol et la mort d’un être cher. 
Séverine Gadier, librairie Jean-Jacques Rousseau, Chambéry

Là où je vais
Fred Paronuzzi
Éd. Thierry Magnier