Séduits, tant au niveau des oreilles que des yeux, par ce beau livre-disque d’Ilya Green paru aux Editions Didier Jeunesse, nous n’avons pas résisté à l’envie de dialoguer, par questions-réponses interposées, avec l’illustratrice, dont les dernières collaborations avec Stéphane Servant, sur deux albums « Ti Poucet » et « Le masque », nous avaient beaucoup touchés… Voici donc un petit partage autour des coulisses de la création des « Plus belles berceuses Jazz »…
Librairie Croquelinottes : Le découpage semble tenir une part importante, parfois autant que le dessin, avec beaucoup de motifs collés, donnant l’impression d’être taillés directement dans des tissus, des papiers peints.. Et puis, le « crayonnage » apparaît… Les coups de crayon ne se cachent pas, comme si vous souhaitiez rendre l’enfant complice de tout ce « bricolage » très élaboré… Contrastes entre le dessin abouti et le montage… Vous donnez à voir votre jeu de création, à le partager, à travers les transparences, les superpositions… C’est chaleureux et jubilatoire… Dans quelle démarche, inscrivez-vous votre travail ?
Ilya Green : J’ai fait mes premiers livres en traitant la couleur à l’aide de l’informatique, ce qui permet bien sûr toutes sortes d’essais et de repentirs… Depuis un moment, j’avais vraiment envie de réaliser mes dessins entièrement sur papier sans me servir de l’ordinateur. Le découpage est un moyen pour moi de faire des essais de couleurs et de composition, car je pense que je n’ai pas tellement la faculté de projeter de bonnes combinaisons de couleurs et j’ai besoin de les expérimenter. Le découpage permet à la fois de retrouver l’aspect des à-plats très francs de couleurs que l’on a avec la colorisation numérique et aussi d’essayer, rater, bricoler, ça me plaît bien… La seule chose qui ne me plaît pas trop c’est le contact avec la colle, pour l’instant, je n’ai pas encore trouvé la technique miracle pour coller confortablement sans que le papier gondole, etc…