Isabelle Simler reçoit le Grand Prix de l’Illustration jeunesse

Le Département de l’Allier et le Musée de l’Illustration Jeunesse de Moulins (MIJ) ont décerné le Grand Prix de l’Illustration jeunesse à Isabelle Simler pour son album Les idées sont de drôles de bestioles (éditions courtes et longues). Le jury a salué « l’originalité du sujet et le traitement atypique » et « un ouvrage conceptuel qui fait bouger les lignes de la littérature jeunesse ». Deux autres ouvrages ont été remarqués : Petites nouvelles de la révolution, d’Alex Cousseau et Henri Meunier (éditions Sarbacane) et Le phare, de Guridi (éditions Petit Poulpe).


Chez les librairies Sorcières, quel que soit le registre dans lequel elle se place – celui de la fiction, du documentaire ou encore, lorsqu’elle accompagne un texte écrit par un·e autre – le travail d’Isabelle Simler nous donne souvent envie de prendre la plume pour en parler. Comme en décembre 2021 pour Les idées sont de drôles de bestioles ou en septembre de la même année pour Royaumes minuscules et Mon pachyderme délicat. Voici 3 chroniques publiées dans la revue Citrouille :

LES IDÉES SONT DE DRÔLES DE BESTIOLES
Isabelle Simler
Éd. courtes et longues

Le style est reconnaissable dès la couverture, laquelle est pourtant dépourvue de titre et de nom d’auteur. Ces lignes de couleurs entretissées, cet œil animal qui nous fixe, puis, à l’intérieur du livre, ces formes organiques fluides et dansantes : nous sommes chez Isabelle Simler. Nous sommes même dans la tête d’Isabelle Simler, puisqu’elle nous fait assister, sur 68 pages, à la genèse de ses idées visuelles.
Quelques phrases guident notre traversée, tandis que les formes se succèdent, tantôt esquissées et translucides, tantôt achevées et flamboyantes de couleurs. Çà et là, les animaux tournent leurs grands yeux vers nous. La liste de toutes les créatures représentées – que l’auteur nomme « bestioles » – est donnée sur la dernière page de garde. Mais les noms ne correspondent pas à leur ordre d’apparition et le dessin ne montre parfois qu’une partie de leur corps, ou en combine plusieurs pour produire d’ondoyantes chimères. La narratrice, qui nous montre à quel point le mouvement de ses pensées est capricieux, poursuit une idée. À la fin, ayant pris corps dans son esprit, cette idée ressemble à un chat endormi. L’enfant se laissera emporter dans cette quête dès l’âge de 5 ans.

— par la librairie L’Autre Rive à Nancy (Citrouille n°90)

ROYAUMES MINUSCULES
Anne Jankeliowitch, illustrations Isabelle Simler
Éd. de La Martinière jeunesse

Fourmis, termites, abeilles ou frelons… tous ces insectes dits « sociaux » sont les héros de Royaumes Minuscules. Sans loupe ni microscope, ce documentaire ouvre les portes secrètes et bien gardées d’univers discrets mais ô combien inspirants, où chacun a, de naissance, une fonction bien définie qui contribue à la pérennité de toute une tribu.
De la création de la colonie à l’essaimage, de galeries en alvéoles, Anne Jankeliowitch détaille chaque particularité de ces petits mondes à l’organigramme millimétré qui perdurent depuis la nuit des temps.Elle utilise des termes scientifiques précis, rendus parfaitement accessibles par les incroyables planches d’Isabelle Simler qui, une nouvelle fois, nous époustoufle par son remarquable talent dans le domaine du dessin naturaliste. Flaps et rabats dissimulent mille détails qui précisent et affinent le propos. Politique, agricole, logistique, militaire, hiérarchique, tous les aspects de ces organisations à la précision horlogère sont ici mis en lumière et, loin du traité entomologique fastidieux, Royaumes Minuscules est une mine d’informations et un vrai bonheur pour les yeux.

— par la librairie Lucioles à Vienne (Citrouille n°91)

MON PACHYDERME DÉLICAT
Isabelle Simler
Ed. courtes et longues

Isabelle Simler apporte fraicheur et poésie au genre du docufiction. Ici, Plume, le petit chat noir, va faire la connaissance d’un imposant éléphant qui s’invite dans son salon. Ce petit album peut être lu à deux niveaux : dans un premier temps, la rencontre, mouvementée, entre ces deux êtres à priori si éloignés, est décrite par petites touches humoristiques. Puis, dans un second temps, nous suivons les astérisques qui apportent précision et rigueur scientifique à la présentation du colosse. Le texte du récit, tout en musicalité, jouant sur les allitérations et les rimes, invite le jeune lecteur à s’amuser des péripéties de cette visite amicale. Tandis que la partie scientifique ne cède rien à l’exigence d’une terminologie savante qui ravira les petits curieux. À la manière d’un recueil naturaliste, les pages alternent posture générale et gros plan sur des détails de la physionomie. On s’attardera sur les illustrations qui jouent sur le contraste entre « ce qui est dit » et « ce qui est représenté ». Isabelle Simler travaille à la palette graphique : son trait, ou plutôt la profusion de traits, révèle une douceur onirique.

— par la librairie Panier de Livres à Caluire-et-Cuire (Citrouille n°91)