J’en rêvais depuis longtemps
Texte et illustrations Olvier Tallec
Editions Actes Sud Junior
Vous connaissez sans nul doute Olivier Tallec, prolixe auteur et/ou illustrateur d’une cinquantaine de titres en littérature jeunesse, parmi lesquels Les QuiQuoi, Rita et Machin, La Croûte, Jérôme par cœur ou encore Grand Loup, Petit Loup pour n’en citer que quelques uns. Si aucun de ces titres ne vous parle c’est que vous êtes vraiment une bille en littérature jeunesse chanceux car il vous reste tout un univers à découvrir et rien ne vous décevra.
Pour rester du côté des adultes un instant, je vous conseille d’abord très vivement de vous ruer sur la trilogie éditée chez Rue de Sèvres, Bonne Journée, Bonne Continuation, et Je reviens vers vous, tout fraîchement paru. Dans ce format à l’italienne qui fonctionne sur le principe d’une illustration / une vanne, Olivier Tallec nous donne à voir des saynètes réjouissantes, cyniques et jubilatoires où l’humour absurde du dessin le dispute au second degré du texte. Son sens du dialogue et de la répartie fait mouche à chaque fois ! En guise de test, j’offre régulièrement ces albums pour grands à des gens de mon entourage et ceux qui ne rigolent pas disparaissent illico du cercle de mes amis. Très efficace pour se débarrasser des relous !
Dans un autre genre, et surtout pour une toute autre tranche d’âge, Olivier Tallec a récemment publié un album chez Actes Sud, J’en rêvais depuis longtemps. Très bon point pour moi, qui voue une passion un peu fétichiste aux phrases en guise de titres, ces petits morceaux de texte sur la couverture me donnant l’impression que l’histoire a déjà commencé sans moi, qu’un truc s’est déjà joué avant que je n’ouvre le livre. (Je ne suis pas sûre d’être tout à fait claire mais je me comprends. Et surtout je vais aller consulter, c’est promis).
Difficile de vous parler de cet album sans vous déflorer le cœur de l’histoire et ce qui en fait toute la saveur. Disons que c’est une belle histoire d’amitié entre un petit garçon et un chien, ou un chien et un petit garçon. Disons aussi que le trait de Tallec est tout à la fois plein de drôlerie et de tendresse et qu’il sait comme nul autre croquer les silhouettes et saisir ce petit-je-ne-sais-quoi dans les regards qui rend les personnages tellement attachants.
Le grand format portefeuille nous permet de profiter des illustrations en taille XL et la typo choisie pour le texte est très chouette aussi dans cette narration à la première personne qui réserve un petit contre-pied savoureux. Un très bel album une fois encore de cet auteur « qui a l’air charmant en plus, ça gâche rien » comme dirait ma Gigi.