La mère de la meilleure amie de votre fille picole?: le libraire jeunesse est là! Idée reçue? (Vies de libraire #3)

Quelques réflexions sur la vie de libraire jeunesse, extraites des chroniques de Gaëlle Barbosa (ci-dessus en plein pétage des plombs à la librairie À Pleine page de Lyon) sur son blog L’ouvre-livres (parce que la littérature jeunesse, ça déboîte!)

Idée reçue numéro 1
Pour être libraire il faut être très intelligent

Même pas ! J’en connais qui n’ont pas le bac mais je ne dirai pas qui. Pour être libraire, il faut surtout être curieux et avoir de bonnes connaissances de culture générale.

Exemple: si vous soutenez à un client que Stendhal n’a jamais écrit Le rose et le vert et que vous lui ricanez au nez en lui disant c’est Le rouge et le noir! , vous aurez l’air idiot car Le rose et le vert existe bel et bien… Idem avec un autre piège de nos classiques de la littérature française, notre ami Molière a bien écrit L’école des maris bien qu’on nous demande toujours celle des femmes.

Mais bon, pas de panique car quand on débute on ne peut pas être une encyclopédie non plus. Et même au bout de xxx années de carrière, il y aura toujours un client qui en saura plus que vous sur un sujet et ne manquera pas de vous le faire remarquer. C’est agaçant mais au moins, dans mon boulot, j’en apprends tous les jours et tous les soirs je me couche un peu moins bête. N’est-ce pas formidable? Donc, il faut en avoir dans le ciboulot mais on n’a pas besoin de réviser l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert non plus. Quoiqu’avec celle magnifique publiée par l’Edune l’an dernier, on s’y met avec plaisir.  (…)

Idée reçue numéro 4
Le libraire aura bien un livre pour régler le problème du petit

Votre enfant mord ? Il ne veut pas jeter sa tétine? Votre fille ne veut plus se montrer toute nue? Votre fils est mauvais perdant? Votre chien est mort? Pas de panique! le libraire a des livres pour toutes les situations et c’est presque vrai.

Grâce à la série de chez Calligram Ainsi va la vie – que tout le monde même Wikipédia et moi appellons Max et Lili-, on trouve de tout. Mais alors vraiment de tout. Même si la mère de la meilleure amie de votre fille picole ou si le neveu de je ne sais pas qui est en prison, c’est tout bon. Grâce à Max et Lili on est sauvés!

Pour tous les âges les auteurs et éditeurs proposent des titres pour soigner tous les maux. Le libraire doit jouer au psychologue avec certains clients et faire preuve de tact dans des situations parfois bien difficiles. Divorce, maladie, décès, beaucoup de familles confrontées à des situations compliquées cherchent un livre pour aborder des sujets délicats avec leurs enfants.

Pas toujours simple de répondre à toutes les demandes et de trouver le livre adéquat. Pour les plus grands il va falloir «taper» dans les romans, trouver le titre auquel s’identifier au héros. Bon, pas simple tout ça. Et en plus c’est même pas sûr que ça marche… Il y en a qui croient dur comme fer au livre médicament. Je reste un peu plus sur la réserve selon les demandes et me retient parfois de conseiller aux parents un pédo-psy plutôt que d’essayer d’éradiquer la jalousie maladive de l’aîné, qui mord le nouveau né, à coups de Trotro a une petite sœur.…

Lire l’intégralité des deux chroniques Ma vie de libraire pour la jeunesse ici #1 et là #2