Le roman Les longueurs, écrit par Claire Castillon et publié aux éditions Gallimard Jeunesse, est le lauréat du Prix Vendredi 2022. Le jury, composé d’auteur·rice·s, critiques et journalistes — Sylvain Pattieu (Prix Vendredi 2021), Marie Desplechin, Sophie Van der Linden, Raphaële Botte, Nathalie Riché, Françoise Dargent, Michel Abescat et Philippe-Jean Catinchi — a choisi parmi la sélection révélée en septembre, elle-même issue d’une liste de 36 titres proposés par autant de maisons d’édition. Les romans On a supermarché sur la lune de Sébastien Joanniez et Et le ciel se voila de fureur de Taï-Marc Le Thanh ont été distingués par une mention spéciale. Trois romans que les Librairies Sorcières aiment aussi comme en attestent nos chroniques :
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LAURÉAT
LES LONGUEURS
Claire Castillon
Editions Gallimard Jeunesse
Attention, essentiel !
Voici le récit d’Alice, jeune fille que l’on va suivre au fil des années, de ses 8 ans jusqu’à ses 15 ans. Sous l’emprise d’un homme, Mondjo, le meilleur ami de sa mère, Alice va perdre sa candeur et sa joie. Le titre, Les longueurs, sont celles des distances qu’elle parcourt lors des cours d’escalade qu’il lui prodigue et, sous couvert de divers services rendus et du rôle de substitution d’un père absent, il transgressera tout, volant à Alice la plus délicate et la plus secrète des intimités. La conversation intestine de ce personnage abusé est troublante. Enfermée dans une confusion sentimentale, coincée entre l’emprise perverse de Mondjo et l’ignorance de sa mère, Alice vacille entre un besoin de plus en plus vital de parler et celui de maintenir un amour qu’elle croit pur. Elle est approchée de manière très juste et très sensible par Claire Castillon. Son récit en est criant d’une vérité crue, provoquant malaise et colère.
Un livre jeunesse important qui lève un voile difficile à aborder, mais tellement nécessaire !
— Une chronique le la librairie Croquelinottes (Saint-Etienne), publiée dans le numéro 92 de la revue Citrouille (avril 2022).
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MENTIONS SPÉCIALES
ON A SUPERMARCHÉ SUR LA LUNE
Sébastien Joanniez
Ed. La Joie de lire
Rosa rentre dans ce moment troublant qu’est l’adolescence. Pour raconter ça, elle tient un journal intime. Entre son groupe de musique, sa vie dans sa famille mais aussi ses premiers émois, cette période souvent floue se voit portée par des proses en douceur remplies de notes de musique. Amour, amitié et famille, les différentes relations sont mises aux yeux des nouveaux ados.
— Une chronique de la librairie Comptines (Bordeaux), publiée en ligne
ET LE CIEL SE VOILA DE FUREUR
Taï-Marc Le Thanh
Ed. l’école des loisirs
Ça ressemble à du Tarantino, la tendresse en plus. Dès les premières pages, on cesse de compter les morts. Rarement le sang aura autant coulé dans un roman pour ados, je crois. Mais c’est autre chose qui se joue. Quelque chose de l’ordre de la loi, de la transmission, de la famille.
Le roman de Taï-Marc Le Thanh se déroule au XIXème siècle aux États-Unis. Hidalgo parcourt les routes du Far West avec, à bord de son chariot, cinq jeunes filles et un garçon aveugle. Tous recueillis par l’homme, et formant une nouvelle famille. Mais Hidalgo est traqué. Et l’homme qui le traque n’a pas l’air de plaisanter.
Presque 400 pages de revolver, de sabre, de sang, mais surtout
d’aventures, de rebondissements, de tendresse aussi – parce que Hidalgo est un père pour ces enfants. La fin est parfaite. On aura voyagé un moment sur les plaines du Far West, on aura prié pour que personne ne meurt.
— Une chronique de la librairie L’Eau Vive (Avignon) publiée dans le numéro 92 de la revue Citrouille (avril 2022).
