Le récit du vieil Antonio, ou comment les Indiens du Mexique racontent l’indispensable diversité du monde – lu par la librairie Comptines de Bordeaux

  • Publication publiée :28 mai 2014
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Le sous-commandant Marcos a ôté sa cagoule et décidé de « cesser d’exister »… Nous republions à cette occasion la critique du conte indien qu’il a retranscrit, Le récit du vieil Antonio Ou comment les Indiens du Mexique racontent l’indispensable diversité du monde (lire également ici le texte de Sandrine Mini, directrice des éditions Syros).

Il en va des livres comme des chats : ils ont plusieurs vies. Parce qu’ils croisent des générations de lecteurs mais aussi, parfois, parce qu’ils passent d’un éditeur à un autre, d’une forme à une autre… C’est ici le cas du très bel album, La grande histoire des couleurs, paru aux éditions Syros en 2006, qui retrouve une seconde jeunesse, aux éditions Oskar, dans la forme des courts romans de la collection Trimestre. Sous le titre Le Récit du vieil Antonio ou comment les Indiens du Mexique racontent l’indispensable diversité du monde, le Sous-commandant Marcos, nous raconte comment les couleurs sont venues au monde et comment le perroquet multicolore en est devenu le dépositaire « afin que les hommes et les femmes de la terre n’oublient pas que les couleurs, comme les idées sont nombreuses. Et qu’ils trouveront le bonheur quand toutes ces couleurs et toutes ces idées auront une place dans le monde ».

Dans la version des éditions Syros, les illustrations de la peintre indienne Domi, ancraient très fortement cette fable dans la culture des Indiens du Chiapas, les splendides images de Benoît Morel, font résolument le choix de l’actualité et de l’universalité de ce récit qui parle de la diversité du monde et des êtres qui l’habitent. Le passage de l’album au court roman – pour une première lecture accompagnée ou pour de jeunes lecteurs confirmés – est également très réussi. Gageons que cette nouvelle vie sera couronnée du succès que mérite cet ouvrage tant par ses qualités littéraires et graphiques que parce qu’il permet, comme le souhaite l’éditeur dans sa « note aux lecteurs adultes » de transmettre la culture indienne et zapatiste « afin que la parole des Indiens et celle de Marcos continuent leur chemin ». Et parce que cette parole est d’une brûlante actualité en France comme ailleurs…

Ariane Tapinos, librairie Comptines à Bordeaux

Sous Commandant Marcos
Traduction Françoise Escarpit
Trimestre, Oskar

Illustrations de Benoit Morel