Joanne Richoux est incontestablement une autrice surprenante, aux multiples facettes. Après avoir imaginé des histoires ancrées dans la vie réelle, elle inscrit son dernier roman dans le genre fantastique avec une facilité déconcertante. L’originalité de son monde parallèle nous captive et nous émerveille, tandis que nos sens sont mis à rude épreuve. Une rencontre très attendue, suivie d’un entretien mené par Valeria Guédra (librairie À Titre d’Aile).
VALERIA GUÉDRA: Parlons de ton héroïne, Violette. C’est une jeune adolescente qui a des idéaux et qui sait ce qu’elle veut. Elle est fougueuse, sensible et pétillante. T’es-tu inspirée de quelqu’un en particulier, fictif ou non, pour cette personnalité haute en couleur? Je suis curieuse aussi que tu nous parles d’Arpège, ce personnage masculin si énigmatique.
JOANNE RICHOUX: Violette est la représentation inconsciente que je dois me faire de l’adolescence. Une fille déterminée, un peu chiante, un peu méchante, mais surtout très émotive, pour qui tout est brûlant et urgent. Elle a les caractéristiques de cet âge-là: c’est un feu d’artifice. Quant à Arpège… j’ai voulu imaginé un garçon en paradoxes, séducteur sans être agressif, désinvolte, très féminin, lumineux. Le genre qui dessine un sourire sur les lèvres sans qu’on puisse s’en empêcher, le genre auquel on pense le soir dans les draps. L’image d’un premier amour – parfumé au chèvrefeuille. (Ça c’est la réponse officielle et sérieuse. La vérité est que j’ai un crush sur Harry Styles et que les autrices ont ce privilège de pouvoir donner le prénom qu’elles veulent à leurs crushes).
VALERIA GUÉDRA: Violette découvre l’amour dans ce monde parallèle, celui qui te serre le coeur et te fait entièrement chavirer. Il y a-t-il des histoires d’amour qui t’ont inspirée dans la littérature, dans le ciné-ma ou dans la vie réelle pour décrire le couple formé par la prétendue princesse Croche et Arpège?
JOANNE RICHOUX: J’avais envie d’un coup de foudre puissant, indiscutable. Évidemment, la première œuvre qui me saute à l’esprit, c’est Roméo et Juliette. Et surtout Belle du Seigneur. Je me souviens l’avoir lu un été, au bord d’un étang, je portais une robe en coton froissé et mon amoureux nageait paresseusement, ça découpait l’eau en confettis de lumière. Cette journée a formé un cocon autour de moi, les sensations et l’esthétique de Désaccordée. Avec ce livre, j’ai voulu explorer la langueur, les détails, le désir féminin, celui qui rend fou et transforme le monde en air de musique.
Lire la suite de cette interview dans le n°84 de Citrouille à découvrir dans les Librairies Sorcières et sur des stands d’éditeurs à Montreuil, dont ceux d’Actes Sud, Rouergue, Gallimard, Flammarion, Rue du monde, Ecole des loisirs…