Ce road-trip poétique, tour à tour comparé à La Route de McCarthy, ou à Je suis une légende de Richard Matheson, se devait d’être à la hauteur de la réputation qui le précédait. Défi amplement réussit !
Comme souvent dans le (bon) roman post-apocalyptique, ce qui importe ici ce n’est pas tant les zombies, que le microscope collé à ces quelques survivants, se démenant dans un monde devenu hostile à toute humanité. L’écriture d’Alden Bell se fait tour à tour rapeuse ou poétique, ses personnages charismatiques sont touchants, justes, symboles d’une humanité perdue qui se raccroche à ce qui la sépare du monde animal, sauvage et primaire.
L’héroïne, Temple, est étonnante de maturité et de force, et pourtant, elle garde une innocence qui lui permet de porter un regard émerveillé sur les (rares) moments de grâce que peut offrir une vie cernée de mort et de survivance. Son « meilleur » ennemi, qui la traque pour la tuer, n’est pas en reste. Noble à sa manière, on apprendra à apprécier l’homme de valeur qu’il tente de rester.
Les Faucheurs sont les Anges se dévore d’une seule traite. On en ressort chamboulé, touché.. et vivant !
Soizic, librairie Pages d’Encre à Amiens
Les faucheurs sont les anges – Alden Bell – Traduction Tristan Lathière – Éd. Bragelonne