Les premières lectures de Magdalena : «J’ai mis au service de l’auteure que je suis les compétences de l’enseignante de CP que j’étais.»

Comme son nom l’indique, «Je suis en CP» est une collection à destination des élèves de première année d’école élémentaire. Elle est spécialement conçue pour les accompagner tout au long de ce temps scolaire d’apprentissage de la lecture. Les histoires sont proches du vécu des écoliers, et les thèmes en lien avec leur âge. Rencontre avec  Magdalena, son auteure conceptrice.

Comment vous est venue l’idée de la collection Je suis au CP?
MAGDALENA: J’ai enseigné seize ans dans des classes de ce niveau. Je concevais moi-même les textes d’apprentissage pour mes élèves, mais j’étais démunie quand je voulais leur proposer des livres à «lire tout seul». Ils étaient souvent trop complexes et donc décourageants pour un lecteur débutant qui a besoin de prendre confiance pour réussir – on oublie combien apprendre à lire peut être difficile ou rebutant pour certains! Du coup, quand Bénédicte Roux, [éditrice chez Flammarion jeunesse, ndlr] m’a un jour proposé de tenter une collection pour cet âge, en me donnant toute liberté d’écriture, j’étais déjà prête pour ce genre d’aventure! Nous avons au préalable beaucoup discuté du fond et de la forme. Ce fut une chance pour moi de pouvoir mettre ainsi au service d’un éditeur et de l’auteure que je suis, les compétences d’enseignante que j’avais acquises au CP.

Quels sont les trucs et astuces que vous avez mis au point pour faciliter la lecture?
Plusieurs! Des rabats multi-usages: ils peuvent servir de marque-page, permettant d’avoir sous les yeux les photos et noms des personnages, ou également éclairer les parents sur les notions abordées; une illustration toujours en page de droite et une absence de dessin autour du texte pour ne pas parasiter le travail de l’œil; un texte sur fond blanc, et donc plus lisible, sur la page de gauche; une typo facile à décoder, dans un corps assez gros, pour éviter que le jeune lecteur perçoive un bloc de lettres noires et qu’il distingue au contraire facilement la suite des mots qui forment une phrase; un dico «mot-image» pour certains mots; une photo de classe avec les prénoms pour identifier les personnages rapidement quand on commence la série; des prénoms de personnages de deux syllabes maximum pour en faciliter la lecture en début d’année scolaire.

De quelle manière le texte évolue-t-il au gré des trois niveaux de lecture?
Pour le premier niveau, il y a bien sûr volontairement peu de texte sur chaque page. Les phrases sont courtes et simplifiées au maximum. J’utilise, pour faciliter la lecture, des répétitions de structure et de mots connus par l’enfant, qu’il a souvent déjà rencontrés ou étudiés à l’école maternelle. Le niveau deux offre un texte un peu plus étoffé et un peu plus long. Le niveau trois propose un texte plus dense, avec un vocabulaire plus riche, des phrases plus longues, aux structures parfois complexes. Ces trois niveaux veulent ainsi accompagner chaque enfant au fil de son propre rythme d’apprentissage.

Propos recueillis par Pierre Cerfontaine, librairie L’Oiseau-Lire, Visé

Collection Je suis au CP – Magdalena,  Emmanuel Ristord – Éd. Flammarion, Père Castor.