« Ça y est ? C’est fini ? » Cette blague potache que Philippe Corentin adorait servir en fin, voire en milieu d’interview prend soudainement un sens particulier. Philippe Corentin – de son vrai nom Le Saux, comme Alain, son frère jumeau – est mort ce lundi 7 novembre à l’âge de 86 ans et sa disparition pourrait tirer autant de larmes que ses albums ont déclenché de sourires et de rires.
Car Philippe Corentin, c’était du vif-argent. Il nous laisse une œuvre à son image, turbulente, futée et facétieuse. Lire les histoires de Philippe Corentin à voix haute procure, à l’adulte comme à l’enfant qui écoute, une joie folle ! Dialogues fantasques, personnages expressifs, jamais on ne s’ennuie, toujours on se régale.
« Et pourquoi, moi, j’ai pas d’album de Corentin ? » demande la petite fille dans N’oublie de te laver les dents ! Elle a raison. Tous les enfants devraient avoir au moins un album de Philippe Corentin. Nous, Sorcières, conseillons de commencer un Prix… Sorcières. L’ogre le loup la petite fille et le gâteau est irrésistible et il pourrait poser le première pierre d’une passion pour Corentin, si ce n’est déjà fait.
Prix Sorcières 1996
L’OGRE LE LOUP LA PETITE FILLE ET LE GÂTEAU
Philippe Corentin – Éditions l’école des loisirs
Quel casse-tête! L’ogre qui ne dispose que d’une petite barque,
réussira-t-il à faire traverser la rivière à un loup, une petite fille et un gâteau sans qu’ils s’entre-dévorent ? Et l’ogre se rend-il bien compte des dangers qui le guettent ? À partir d’une énigme mathématique traditionnelle, voici un album savoureusement délirant. Le découpage des séquences à l’aide de demi-pages en accélère le rythme. Merci monsieur Corentin! Votre album nous offre une vivacité de ton, une truculence des situations, un dessin d’une verve accomplie…
— Chronique publiée dans la revue Citrouille en 1996.