Mon enfance, c’est un peu mon trésor – Extrait d’une interview de Joanna Concejo, lauréate du 14ème Grand Prix de l’Illustration du Département de l’Allier

 

Chaque année depuis 2008, le Département de l’Allier décerne le Grand Prix de l’illustration jeunesse, récompensant ainsi un illustrateur ou une illustratrice pour un album destiné à la jeunesse, remarqué pour sa « singularité esthétique et sa force créative ».

Le 14ème Grand Prix vient d’être décerné à Joanna Concejo, pour l’illustration de Sénégal, un texte d’Artur Scriabin, traduit de l’espagnol par Rafael Concejo, publié aux éditions de L’atelier du poisson soluble en 2020 : « Rêverie mélancolique autour des souvenirs d’enfance. Il a neigé ce jour-là au Sénégal, mais c’est l’émotion du chant d’une mère qui resurgit derrière l’anecdote. »

Magnifique occasion pour nous de partager les premières lignes de l’interview que l’autrice-illustratrice a accordé à Audrey Rosi et Alice Dozier, libraires à La Bouquinette (Strasbourg), dans le dernier numéro de la revue Citrouille.

_____

Extraits


Joanna CONCEJO

« MON ENFANCE, C’EST UN PEU MON TRÉSOR. »

Avec M comme la mer (éditions Format), la singularité du travail de Joanna Concejo nous interpelle et nous touche une nouvelle fois. Nous avons donc voulu comprendre comment se forge sa démarche artistique, qui semble s’affranchir de tous les codes.
 

Quelles techniques utilisez-vous pour réaliser vos illustrations ?
J’utilise surtout le crayon à papier et les crayons de couleurs. Parfois, je fais un petit peu de collage. Ce sont des petits éléments que je découpe dans de vieux journaux ou des dessins faits sur d’autres papiers, que je colle dans l’illustration que je suis en train de faire. Je travaille principalement sur de vieux papiers de récupération. Je les aime bien, ils ont du « vécu », ils sont parfois jaunis, portent les traces des anciens usages, les inscriptions, les taches… J’aime beaucoup m’inscrire dans leur histoire.Vous avez écrit certains de vos albums, tandis que pour d’autres, par exemple Une âme égarée, vous avez collaboré avec un auteur ou une autrice.


Comment travaillez-vous avec les auteurs ? Est-ce le texte qui guide votre travail d’illustration ou les images sont-elles le point de départ des histoires ?
Dans le cas des albums pour lesquels j’ai collaboré avec un auteur ou une autrice, c’est toujours le texte que venait en premier. Sauf pour Les visages du lointain où les images ont inspiré les textes – écrits pas mon mari, Rafael Concejo. Et c’est bien entendu le texte qui guide mon travail. Ceci dit, je me permets parfois de m’en éloigner pas mal. Je n’essaye pas d’illustrer exactement ce qui est déjà écrit. Je trouve que ça n’a pas de sens. J’essaie plutôt de proposer une écriture en image parallèle au texte, pour que les deux s’embellissent, s’épanouissent. J’essaie de faire naître de cette rencontre, quelque chose de riche et de faire en sorte que le texte et l’image soient amis.

Les thèmes de l’enfance, de la famille et des souvenirs sont au cœur de vos livres. Qu’est-ce qui vous attire vers ces thématiques ?
Je ne sais pas très bien l’expliquer. Ce sont plutôt ces thématiques qui s’imposent à moi, sans que je le décide consciemment. Ce sont elles qui l’emportent et je ne fais que suivre. Beaucoup de livres que j’ai dessinés, prennent leur source dans mon enfance. C’est un peu mon trésor. J’y puise énormément. Ce sont les lieux, les paysages, les personnes, que j’ai eu la chance d’avoir autour de moi lorsque j’étais petite, qui ont formé mon regard sur le monde. Ce n’est pas quelque chose que j’ai choisi, ça fait partie de moi. Et je ne peux faire qu’avec ce que j’ai en moi.

(…)



INTERVIEW
À RETROUVER DANS SON INTÈGRALITÈ EN PAGES 36, 37 ET 38 DU NUMÉRO 89 DE LA REVUE CITROUILLE

Cette publication a un commentaire

Les commentaires sont fermés.