Carl Norac expliquait en 2005 comment il avait choisi de parler du terrorisme aux enfants dans son album Le géant de la grande tour, publié chez Sarbacane (propos publiés dans notre revue Citrouille).
« Un jour, Ingrid Godon m’a montré quelques images qu’elle avait dessinée librement, sans y associer un texte. J’ai été frappé par l’une d’elles qui représentait un géant en haut d’une tour. J’ai gardé la copie de cette image plusieurs mois. Je la trouvais belle et j’y associais dans mon esprit l’évocation du 11 septembre 2001. C’était alors une idée en l’air, pas encore une histoire.
Plus tard, ma fille qui est en maternelle, est revenue de l’école en me demandant: «Papa, c’est quoi, le terrorisme?» J’ai été surpris par cette question posée par un enfant si jeune. Nous étions dans l’actualité de l’Irak, mais aussi des attentats de Madrid et des enfants avaient peur des images à la télévision. Ils ont questionné la maîtresse sur ce sujet.
Propos de Carl Norac recueillis par Luc Battieuw, Centre de littérature de jeunesse (Bruxelles) – publié dans la revue Citrouille en 2005
Si j’étais un géant,
pourrais-je arrêter ce qui tombe,
toutes les injures et les bombes ?
Si j’étais un géant,
je m’en irais autour du monde,
moi le rêveur, moi l’innocent,
pour qu’un peu de soleil inonde,
sous la terreur, le cœur des gens.
Le géant de la grande tour – Carl Norac, Ingrid Godon – éd. Sarbacane – Date de parution : mars 2005 (épuisé)