Prix de l’Imaginaire de la librairie Lucioles: L’Océan au bout du chemin – lu par la librairie la Soupe de l’Espace

Passé maître dans l’art de mêler le merveilleux au réel, Neil Gaiman possède cette faculté à se réinventer à chaque fois. Il est un des rares auteurs à réussir à nous faire peur et nous attendrir au même instant. À donner corps et âme à des personnages fantastiques, joyeusement inquiétants. À créer des mondes et des univers si particuliers, et pourtant étrangement familiers. Dans ce nouveau roman, il se livre beaucoup, et nous fait part d’un témoignage vibrant sur l’enfance et sur ce que l’enfance fait de nous comme adultes.

À l’occasion d’obsèques, on suit un jeune homme, de retour dans la maison familiale, sur les traces de son passé. Nous plongeons avec lui dans ses souvenirs, nous remontons jusqu’à ses sept ans, lors de sa rencontre avec Lettie, sa voisine un peu plus âgée, lors de sa découverte de «l’océan», qu’il pensait n’être qu’une mare. Nous pénétrons avec lui dans les méandres de son esprit d’enfant, lorsque l’imaginaire s’immisce dans le réel pour ne faire plus qu’un, lorsque le souvenir d’une vision traumatisante nous fait basculer dans l’irréel, quand le sol se dérobe sous nos pieds pour nous dévoiler un univers fantastique et inconnu.

Gaiman nous prend par la main pour nous accompagner dans des contrées inquiétantes, peuplées de créatures maléfiques, où les peurs enfantines nous sont décrites de manière précise, et nous apparaissent comme essentielles. Où les monstres effrayants ne sont pas ceux que l’on croit.

Neil Gaiman nous exprime de manière très personnelle que l’enfance est quelque chose éminemment précieux, que nous ne pouvons nous construire correctement en tant qu’adulte qu’en respectant profondément cela, en n’oubliant jamais qui l’on a été ni d’où l’on vient.

Sans pudeur, et avec une immense bienveillance, il livre ici un roman à l’imaginaire brillant, à mettre entre toutes les mains (à partir de onze/douze ans), et qui donnera aux lecteurs plus âgés l’envie de replonger dans l’océan de leur enfance…

Librairie La Soupe de l’Espace à Hyères

L’Océan au bout du chemin – Neil Gaiman- Éd. Au Diable Vauvert – Prix Locus du meilleur roman de fantasy 2014 – Prix de l’Imaginaire de la librairie Lucioles à Viennes – Ce livre est l’un des 51 coups de coeur mis en avant dans le n°69 de Citrouille, qu’on vous remettra sur le stand C2 du Salon de Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil.

Prix de l’Imaginaire de la librairie Lucioles, première édition: «Un jury composé de lecteurs se réunit autour d’un choix initial de quatre livres (qui peuvent être modifiés au cours de l’année mais sont forcément Fantaisie ou SF grands ados / adultes), et vote finalement pour celui qu’il a préféré. L’ouverture aux débats, la discussion et la découverte sont au rendez-vous, et nous sommes fiers et honorés que Neil Gaiman (que nous adorons) ouvre le bal de ce nouveau prix littéraire!» Antoine