Prix Rebelles : l’utopie est une réalité en puissance !

  • Publication publiée :4 juillet 2016
  • Post category:Archives
Qu’ils soient des enfants ou des adolescents, cela ne change rien. Face aux injustices criantes ; à un monde qui nie l’existence et la liberté et qui bafoue les droits des êtres humains, Molly, Tya, ou encore Myriam (respectivement les personnages principaux deSweet Sixteen d’Annelise Heurtier, des Substituts de Johan Héliot, et de Je t’enverrai des fleurs de Damas de Frank Andriat) ne peuvent rester sans agir. Quand les œillères tombent et que l’on fait face à l’oppression et l’injustifiable, on ne peut rester sans rien faire !
Voilà le propos soutenu par le Prix Rebelles et ses partenaires ; présenter aux jeunes lecteurs-citoyens en herbe, des personnages qui prennent leur vie en main et décident de lutter pour un avenir meilleur. Des personnages qui devraient tous nous inspirer.
Ce prix littéraire est organisé par la médiathèque du grand M, ainsi que les documentalistes et professeurs de français des classes de 4èmes des collèges de Bellefontaine et de la Reynerie (Toulouse) et la librairie Tire-Lire. De septembre à mai, les classes travaillent sur 4 romans (science-fiction, anticipation, historique, réaliste… tous les genres sont permis !) et élisent, le jour de la Finale, le titre qui sera « Prix Rebelles ».
Cette année, les romans sélectionnés étaient :
  • Les Substituts, de Johan Héliot (édité au Seuil). Dans un monde post-apocalyptique, une jeune fille nommée Tya appartenant aux substituts -frange de la population haïe de tous, mais pour quelle(s) raison(s) ?…- découvre qu’une puce régulatrice implantée dans chaque cerveau contrôle tous les membres de la population, quelque soit leur rang social. L’implant de Tya dysfonctionne ; elle est donc apte à observer, comprendre et s’interroger sur ce qu’elle voit autour d’elle. Pourquoi tant d’injustice et de violence touchent les substituts ? S’en est trop ; elle doit tout faire pour essayer de les libérer. Mais avant d’y parvenir, elle devra comprendre comment la société en est arrivée là…
  • Sweet Sixteen, d’Annelise Heurtier (édité chez Casterman). Nous sommes à la fin des années 1950, dans l’Arkansas – États-Unis. Un groupe d’étudiants noirs accède pour la première fois à la scolarité dans un lycée jusqu’alors réservé aux blancs. Entre racisme, incompréhension, violence, mais aussi acceptation et amitié, nous allons suivre Molly, une de ces jeunes étudiants noirs, qui va devoir faire sa place dans cette société, où la ségrégation et les préjugés sont toujours vivaces…
  • Je t’enverrai des fleurs de Damas, de Frank Andriat (édité chez Mijade). Ce roman à plusieurs voix nous raconte le départ de deux élèves sans histoire, partis faire le djihad en Syrie. Deux adolescents enrôlés par des extrémistes qui envoient des jeunes à la mort. Et si l’enfer est en Syrie, où des milliers de vie sont sacrifiées au nom de Dieu mais surtout de l’avidité des hommes, l’enfer attend aussi ceux qui restent. Ce sont leurs voix que nous entendons ici.
  • Les Petites Reines, de Clémence Beauvais (édité chez Sarbacane). Pour la troisième année consécutive, Mireille est élue Miss Boudin sur la page Facebook de son collège. Dotée d’un solide sens de l’humour et d’une analyse très fine, elle ne se laisse pas attristée par ces bêtises et cherche à rentrer en contact avec les deux autres lauréates de cette stupide élection ; Hakima et Astrid. Pour elles, la peine et la honte sont plus difficiles à porter. Mireille décide donc de prendre les choses en main, et propose aux deux autres jeunes filles de se rendre ensemble à Paris -où elles veulent être arrivées le 14 juillet pour des raisons personnelles et variées-, de faire le voyage à vélo et de le financer en vendant du boudin sur la route. Ce qui s’annonçait comme une énorme farce va prendre une ampleur incroyable, et rappeler à tous que le courage et la noblesse ne se trouvent pas derrière un écran, à piétiner les femmes au nom de préjugés sexistes et physiques, mais bel et bien dans « la vraie vie » et dans nos actes et nos choix.
Au cours de l’année, de nombreux rendez-vous ponctuent le Prix Rebelles :
  • une rencontre des classes en début d’année pour présenter le projet,
  • un travail en classe avec les professeurs de français,
  • une visite à la librairie Tire-Lire,
  • des ateliers de slam dans les collèges avec la slameuse Amandine Monin et les documentalistes,
  • des rencontres avec des auteurs : Franck Andriat à la Médiathèque du Grand M, Annelise Heurtier par Skype,
  • une finale avec une battle de slam à la Médiathèque Grand M.
Le jour de la finale, les élèves des 2 classes de 4ème ont présenté leur travail d’écriture à travers une battle de slams.
IMG_4355Les élèves avaient également préparé des booktrailers que l’on peut visionner ici :
Et pour couronner la rencontre, le roman préféré des lecteurs a été élu à l’applaudimètre !
Le lauréat du Prix Rebelles 2016 est Sweet Sixteen, d’Annelise Heurtier.
Nous finirons cet article en nous adressant à ceux qui diront que, croire qu’une lecture ou un petit groupe d’individus peut être moteur d’un changement social est une utopie. Nous leur répondons que « [l’]utopie est une réalité en puissance » (cf. Edouard Herriot), et que nous œuvrons pour cette réalité.
Librairie Tire Lire à Toulouse