Prix Sorcières 2020 Carrement beau – Les choses qui s’en vont, de Beatrice Alemagna et Cap !, de Loren Capelli

Catégorie Carrément beau mini
LES CHOSES QUI S’EN VONT, de Beatrice Alemagna, aux éditions hélium

Le livre Je me souviens de Perec pour les enfants ? Oui, semble dire Beatrice Alemagna, on peut éprouver ce sentiment de nostalgie même très jeune. Par une animation non sophistiquée, un papier calque qui fait apparaître et disparaître les choses, l’autrice parle des petits moments de la vie. Un oiseau, de la fumée, des idées noires, des poux… toutes ces choses simples et pourtant si importantes ! Celles qui font une vie. Et pourtant tout s’en va un jour ou l’autre. Ce qu’on aime – les bulles de savon -, ce qu’on n’aime pas – la peur, les larmes -. Comme les enfants qui se font lire et relire la même histoire, qui tournent une page, puis reviennent en arrière, afin de raviver une émotion ou faire resurgir un souvenir, elle s’amuse de manière tendre et drôle à faire disparaître et réapparaître, mais au dos du calque, tout ce qui est perdu.

Une seule chose, nous dit-elle à la fin du livre, ne passe, ne s’éloigne ou ne change : cette chose immuable, c’est l’amour des parents pour leurs enfants. Ce livre, Beatrice Alemagna l’a voulu comme un hommage au grand Bruno Munari. Tout semble dit dans ce qui n’est pas dit, les calques supports de tout ce qui part, mais dont on garde la trace par le souvenir.

Catégorie Carrément beau maxi
CAP !, de Loren Capelli, aux éditions courtes et longues

« Si cette route pouvait devenir pâte à modeler ou cheval ou torrent, inventer des nouvelles boucles comme ça, sur un coup de tête… ». Dans cet album, Loren Capelli nous emmène, par ses traits d’aquarelle souples et fluides, parfois même sous forme de simple esquisse, en pleine nature. Un terrain inépuisable de découvertes et de jeux s’ouvre au personnage. Déambulation entre arbres et rivière, ciel et nuages, insectes et pluie, songe et réalité. Une jeune fille découvre des sensations nouvelles et sent bercer sur elle un vent de liberté. Elle est libre et aventureuse, et vagabonde à son gré.

Chaque planche de Cap ! est un tableau bucolique, une ode à la nature et la liberté, on tourne les pages, impatient de découvrir une nouvelle merveille. Les couleurs et les mouvements somptueux du dessin donnent énormément de souffle et de relief à l’histoire. Et finalement un fil de laine rouge reconduit le personnage vers son monde, pour mener son cap, son avenir.

Prendre le temps de découvrir, de toucher, de sentir, une balade initiatique où l’émerveillement et la simplicité de l’enfance nous offrent une poésie visuelle.