Inédit ! Les libraires Sorcières se joignent au chœur qui entoure la rentrée littéraire et partagent leurs recommandations parmi les romans de littérature générale. Un interlude qui rappelle que les libraires spécialisé·e·s jeunesse opèrent souvent au cœur de librairies généralistes et que leur appétit de lire ne s’arrête pas au rayon ados…
La consigne se limitant à plus ou moins 2 titres par librairie, la frustration était totale, mais les 27 romans cités l’ont été avec la plus grande spontanéité et doivent être considérés comme des livres à lire absolument.
Les résumés sont quant à eux empruntés aux maisons d’édition.
L’enfant dans le taxi – Sylvain Prudhomme, éd. Minuit
Je sais seulement que cela fut. Que ces deux bouches un jour de printemps s’embrassèrent. Que ces deux corps se prirent. Je sais que Malusci et cette femme s’aimèrent, mot dont je ne peux dire exactement quelle valeur il faut lui donner ici, mais qui dans tous les cas convient, puisque s’aimer cela peut être mille choses, même coucher simplement dans une grange, sans autre transport ni tendresse que la fulgurance d’un désir éphémère, l’éclair d’un plaisir suraigu, dont tout indique que Malusci et cette femme gardèrent longtemps le souvenir. Je sais que de ce plaisir naquit un enfant, qui vit toujours, là-bas, près du lac. Et que ce livre est comme un livre vers lui.
♥ M’Lire, Le Préau, La Cordelette, Le Petit Pantagruel
Trust – Hernan Diaz, trad. Nicolas Richard, éd de l’Olivier
« New York enflait de l’optimisme tapageur de ceux qui croient avoir pris de vitesse le futur. »
Wall Street traverse l’une des pires crises de son histoire. Nous sommes dans les années 1930, la Grande Dépression
frappe l’Amérique de plein fouet. Un homme, néanmoins, a su faire fortune là où tous se sont effondrés. Héritier d’une famille d’industriels devenu magnat de la finance, il est l’époux aimant d’une fille d’aristocrates. Ils forment un couple que la haute société new-yorkaise rêve de côtoyer, mais préfèrent vivre à l’écart et se consacrer, lui à ses affaires, elle à sa maison et à ses œuvres de bienfaisance.
Tout semble si parfait chez les heureux du monde… Pourtant, le vernis s’écaille, et le lecteur est pris dans un jeu de piste.
Et si cette illustre figure n’était qu’une fiction ? Et si derrière les légendes américaines se cachaient d’autres destinées plus
sombres et plus mystérieuses ?
♥ Au Moulin des Lettres, Lune & l’Autre
L’enragé – Sorj Chalandon, éd. Grasset
« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j’ai lu que le Centre d’éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d’abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans.
Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés.Tous ? Non : aux premières lueurs de l’aube, un évadé manquait à l’appel.
Je me suis glissé dans sa peau et c’est son histoire que je raconte. Celle d’un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d’un fauve né sans amour, d’un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues. »
♥ L’embarcadère, Au Moulin des Lettres
Pour mourir, le monde – Yan Lespoux, éd. Agullo
Quand les empires sombrent, quand les sociétés se délitent, des brèches se créent qui permettent de s’immiscer dans les interstices de l’Histoire. 1627, sur la route des Indes, dans la fureur d’une ville assiégée, dans le dédale des marais et des dunes battues par le vent, l’aventure est en marche et trois héros ordinaires verront leur destins réunis par une tempête dantesque… Il y a Marie sur la côte landaise. Pour échapper aux autorités qui la recherchent, elle s’est réfugiée dans une communauté de pilleurs d’épaves sous la coupe d’un homme brutal. La jeune fille à peine sortie de l’adolescence refuse pourtant de baisser la tête. Au Brésil, il y a Diogo, orphelin engagé dans la guérilla portugaise qui tente de reprendre Salvador de Bahia aux Hollandais. Et à Goa, il y a Fernando, engagé de force dans l’armée portugaise, qui met tout en œuvre pour échapper à sa condition.
♥ Au Moulin des Lettres
Hors d’atteinte – Marcia Burnier, éd. Cambourakis
Elle trouvait que fuir demandait moins d’énergie que se battre. Désormais elle doute : est-ce qu’on fuit pour éviter de souffrir ou pour se raccommoder en silence sans troubler personne ?
Après plusieurs années d’une relation d’emprise avec un homme, Erin a trouvé la force de s’échapper pour recommencer sa vie seule. Du jour au lendemain, elle adopte une chienne qui devient une compagne indispensable, loue une maison isolée dans un village des Pyrénées où elle n’a plus à craindre d’être jugée, et se réapproprie son quotidien, en apprenant à vivre au rythme des saisons et de la nature.
♥ M’Lire
Le Grand Feu – Léonor de Récondo, éd. Grasset
En 1699, Ilaria Tagianotte naît dans une famille de marchands d’étoffes, à Venise. La ville a perdu de sa puissance, mais lui reste ses palais, ses nombreux théâtres, son carnaval qui dure six mois. C’est une période faste pour l’art et la musique, le violon en particulier. À peine âgée de quelques semaines, sa mère place la petite Ilaria à la Pietà. Cette institution publique a ouvert ses portes en 1345 pour offrir une chance de survie aux enfants abandonnées en leur épargnant infanticides ou prostitution. On y enseigne la musique au plus haut niveau et les Vénitiens se pressent aux concerts organisés dans l’église attenante. Cachées derrière des grilles ouvragées, les jeunes interprètes jouent et chantent des pièces composées exclusivement pour elles. Ilaria apprend le violon et devient la copiste du maestro Antonio Vivaldi. Elle se lie avec Prudenza, une fillette de son âge. Leur amitié indéfectible la renforce et lui donne une ouverture vers le monde extérieur.
♥ Le Pain de 4 Livres
Humus – Gaspard Kœnig, éd. de l’Observatoire
Arthur est ce qu’on pourrait appeler un bourgeois, Kevin est comme qui dirait un prolo. Pourtant, lorsque les deux jeunes hommes se rencontrent à Agro, c’est le coup de foudre. D’autant que leur amitié se forge autour d’une conviction commune : les vers de terre vont sauver le monde. Devenu autoentrepreneur, Kevin se lance dans le commerce de vermicompost. Le fils d’agriculteur se heurte très vite à l’indifférence voire au dégoût des investisseurs – cachez ce ver que l’on ne saurait voir… Jusqu’à la rencontre avec Philippine, requin d’HEC flairant en Kevin la poule aux œufs d’or. De son côté, Arthur, suivi par sa compagne Anne, reprend la ferme du grand-père, décidé à mener ses expérimentations sur les champs asséchés ; mais la réalité de la vie agricole est bien éloignée de la théorie, et le fermier voisin voit d’un mauvais œil ces Parisiens prétentieux. Les deux jeunes hommes devront se défaire, au fil de l’ascension sociale de l’un et du déclassement de l’autre, de leurs illusions et idéaux. Car si le lombric n’est que beauté, l’homme, lui, est foncièrement décevant.
♥ L’Embarcadère
Une façon d’aimer – Dominique Barbéris, éd. Gallimard
« Il n’était pas très grand ; des cheveux bruns, peignés en arrière et crantés, le front haut, une chemisette avec des pattes sur l’épaule. Il sourit en fumant. Puis tendit la main à Madeleine : Vous dansez ? Elle s’excusa : Non, je danse très peu, je ne danse pas bien. Mais il insista et il la tira vers la piste. » Quand Madeleine, beauté discrète et mélancolique des années cinquante, quitte sa Bretagne natale pour suivre son mari au Cameroun, elle se trouve plongée dans un monde étranger, violent et magnifique. À Douala, lors d’un bal à la Délégation, elle s’éprend d’Yves Prigent, mi-administrateur, mi-aventurier. Mais la décolonisation est en marche et annonce la fin de partie…
♥ L’Autre Rive
Shy – Max Porter, trad. Charles Recoursé, éd. du sous-sol
En 1995, quelque part dans la campagne anglaise, un garçon surnommé Shy mène la bataille la plus éprouvante qui soit, celle de la dernière chance. Violent, décrocheur scolaire, il est envoyé dans une résidence pour mineurs délinquants implantée dans un manoir du XVIIe siècle, classé au patrimoine, et que dirige une équipe de jeunes travailleurs sociaux. L’École de la Dernière Chance, victime des promoteurs, va bientôt fermer. Shy décide de s’évader au milieu de la nuit, de laisser derrière lui cet endroit peuplé de jeunes diables – tantôt amis d’infortune, tantôt tortionnaires – et de s’enfoncer dans la mare voisine lesté de plusieurs kilos de pierres accrochées au dos. Au bout de la nuit, Shy se retourne alors sur sa courte vie.
♥ Lucioles
Triste tigre – Neige Sinno, éd. Pol
« Il disait qu’il m’aimait. Il disait que c’est pour pouvoir exprimer cet amour qu’il me faisait ce qu’il me faisait, il disait que son souhait le plus cher était que je l’aime en retour. Il disait que s’il avait commencé à s’approcher de moi de cette manière, à me toucher, me caresser c’est parce qu’il avait besoin d’un contact plus étroit avec moi, parce que je refusais de me montrer douce, parce que je ne lui disais pas que je l’aimais. Ensuite, il me punissait de mon indifférence à son égard par des actes sexuels. »
♥ L’Eau Vive, La Carline, La Cordelette, Le Petit Pantagruel
Le plus court chemin – Antoine Wauters, éd. Verdier
Que se passe-t-il lorsqu’un auteur, qui a beaucoup écrit sur l’enfance, remonte le fil d’argent de sa propre enfance ?
Le Plus Court Chemin est un hommage aux proches et la tentative de revisiter avec les mots ce vaste monde d’avant les mots : les êtres, les lieux, les sentiments et les sensations propres à cette époque sur le point de disparaître, les années d’avant la cassure, d’avant l’accélération générale qui suivra la chute du mur de Berlin.
Raconter l’existence dans les paysages infinis de la campagne wallonne, dire l’amour et le manque. Car écrire, c’est poursuivre un dialogue avec tout ce qui a cessé d’être visible. Par-delà la nostalgie.
♥ Le Rat Conteur, Le Préau
Éden – Audur Ava Olfasdottir, trad. Éric Boury, éd. Zulma
Alba voyage aux quatre coins du monde pour des colloques sur les langues en voie d’extinction. De retour à Reykjavík, elle fait le compte : pour compenser son empreinte carbone, il lui faudrait planter 5 600 arbres. Ni une ni deux, elle repère un terrain de roche, de lave et de sable avec une petite maison. Rien n’est censé pousser là mais Alba y projette déjà une colonie de bouleaux.
Peu à peu, Alba tente d’apprivoiser son jardin d’Éden. Elle s’équipe au rayon bricolage de la boulangerie, prête l’oreille à son voisin qui lutte contre un projet d’usine à glaçons, et s’attache à un jeune réfugié prêt à absorber tout le dictionnaire…
♥ Le Pain de 4 Livres, Pages d’Encre
Le Chien des étoiles – Dimitri Rouchon-Borie, éd. Le Tripode
Écoutez bien ce que je vais vous dire parce que dans l’instant c’est la nuit qui parle pas moi et c’est une voix pure, alors je serai pas capable de la refaire ensuite.
Gio a vingt ans, peut-être un peu plus. Sa vie n’est plus la même depuis qu’un lâche lui a planté un tournevis dans le crâne. Désormais, Gio voit ce que peu de gens devinent. La beauté de la nuit. L’appel des chouettes. La grandeur de ses amis Papillon et Dolores.
♥ Lune & l’Autre
La Colère et l’Envie – Alice Renard, éd. Héloïse d’Ormesson
Isor n’est pas comme les autres. Une existence en huis clos s’est construite autour de cette petite fille mutique rejetant les normes. Puis un jour, elle rencontre Lucien, un voisin septuagénaire. Entre ces âmes farouches, l’alchimie opère immédiatement. Quelques années plus tard, lorsqu’un accident vient bouleverser la vie qu’ils s’étaient inventée, Isor s’enfuit. En chemin, elle va enfin rencontrer un monde assez vaste pour elle.
♥ L’Herbe Rouge
Mississippi – Sophie G. Lucas, éd. La Contre Allée
Fresque familiale à l’incroyable souffle romanesque, Mississippi charrie près de deux siècles d’Histoire, porté par les voix particulièrement incarnées de ses personnages. Traversant les époques, les drames et les bouleversements sociétaux, cette généalogie mêle la petite et la grande Histoire, du XIXe siècle jusqu’au XXIe, de la colonisation à l’ouragan Katrina en passant par les chasses aux sorcières, la Commune, les deux Guerres mondiales…
♥ La Carline
La Sentence – Louise Erdrich, trad. Sarah Gurcel, éd. Albin Michel
Après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle, Tookie, une quadragénaire d’origine amérindienne, est embauchée par une petite librairie de Minneapolis. Lectrice passionnée, elle s’épanouit dans ce travail. Jusqu’à ce que l’esprit de Flora, une fidèle cliente récemment décédée, ne vienne hanter les rayonnages, mettant Tookie face à ses propres démons, dans une ville bientôt à feu et à sang après la mort de George Floyd, alors qu’une pandémie a mis le monde à l’arrêt…
♥ Pages d’encre
L’étoile du matin – Karl Ove Knausgaard, trad. Loup Maëlle Besançon, éd. Denoël
C’est une longue nuit d’août, dans une petite station balnéaire du sud de la Norvège. Les neufs narrateurs de ce roman semblent tous à un croisement de leur vie. Kathrine, pasteure, redoute de rentrer chez elle par peur de croiser son mari. Emil a laissé tomber un bébé par terre plus tôt dans la journée et tente de faire bonne figure auprès de ses amis. Arne, quant à lui, peine à contenir son agacement face à sa femme bipolaire. Iselin se cache derrière la caisse du supermarché où elle travaille, honteuse que son ancien professeur lui pose des questions sur ses études interrompues. Solveig, médecin, prend soin d’un ancien camarade de classe rêveur.
Au matin, une immense étoile embrase le ciel et semble se rapprocher dangereusement de la surface de la Terre. D’autres phénomènes étranges surgissent dans la vie des personnages. Quel sens trouver aux forces qui dépassent notre entendement ?
♥ Les Oiseaux Livres
Convoi pour Samarcande – Gouzel Iakhina, trad. Maud Mabillard, éd. Noir sur Blanc
Dans les années 1920, en URSS, la famine fait rage dans la région de la Volga. Le gouvernement soviétique met sur pied des convois d’évacuation pour sauver les enfants. C’est l’un de ces trains que l’officier de l’Armée rouge Deïev prend en charge, avec à son bord cinq cents enfants, qu’il doit acheminer de Kazan, la capitale du Tatarstan, jusqu’à Samarcande. Pour atteindre le Turkestan, terre d’abondance épargnée par la famine, il faut faire un long voyage de milliers de kilomètres à travers les forêts de la Volga, les steppes de l’Oural, puis les déserts d’Asie centrale.
♥ L’Herbe Rouge
Veiller sur elle – Jean-Baptiste Andrea, éd. de l’ Iconoclaste
Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d’une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l’ombre d’un palais génois. Mais elle a trop d’ambition pour se résigner à la place qu’on lui assigne. Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer.
♥ Les Pages du Donjon, Les Oiseaux Livres, Au Moulin des Lettres, À Titre d’Aile
Copeaux de bois
Carnets d’une apprentie bûcheronne – Anouk Lejczyk, éd. du Panseur
Du plus technique au plus trivial, une photographie sans jugement ni concession d’une strate invisible de notre société : celle des hommes et femmes qui travaillent nos sous-bois.
♥ La Droguerie, Les Pages du Donjon
Plexiglas – Antoine Philias, éd. Asphalte
Cholet, Maine-et-Loire. Elliot, bientôt trente ans, revient chercher du travail dans la ville de son enfance et s’installe en périphérie, dans la maison vide de son grand-père. Lulu, bientôt soixante ans, est employée de caisse chez Carrefour. Ils –Au rythme des moments-clefs d’une galerie commerciale – Nouvel An, Saint-Valentin, Pâques, été, rentrée scolaire, Noël –, Plexiglas capture le quotidien de ceux qui font tourner les boutiques de cette ville dans la ville, ce quasi huis clos situé en bord de route. La communauté de ces travailleurs se retrouve catapultée en première ligne d’une année qui ne va pas leur faire de cadeau.
♥ La Droguerie
Sarah, Susanne et l’écrivain – Éric Reinhart, éd. Gallimard
Sarah a confié l’histoire de sa vie à un écrivain qu’elle admire, afin qu’il en fasse un roman. Dans ce roman, Sarah s’appelle Susanne. Au départ de ce récit, Susanne ne se sent plus aimée comme autrefois. Chaque soir, son mari se retire dans son bureau, la laissant seule avec leurs enfants. Dans le même temps, elle s’aperçoit qu’il possède soixante-quinze pour cent de leur domicile conjugal. Troublée, elle demande à son époux de rééquilibrer la répartition et de se montrer plus présent, en vain. Pour l’obliger à réagir, Susanne lui annonce qu’elle va vivre ailleurs quelque temps. Cette décision provoquera un enchaînement d’événements aussi bouleversants qu’imprévisibles…
♥ L’Eau Vive
Okavango – Caryl Ferey, éd. Gallimard
Engagée avec ferveur dans la lutte antibraconnage, la ranger Solanah Betwase a la triste habitude de côtoyer des cadavres et des corps d’animaux mutilés.
Aussi, lorsqu’un jeune homme est retrouvé mort en plein cœur de Wild Bunch, une réserve animalière à la frontière namibienne, elle sait que son enquête va lui donner du fil à retordre. D’autant que John Latham, le propriétaire de la réserve, se révèle vite être un personnage complexe. Ami ou ennemi ?
Solanah va devoir frayer avec ses doutes et une très mauvaise nouvelle : le Scorpion, le pire braconnier du continent, est de retour sur son territoire..
♥ Gens de la Lune
Les alchimies – Sarah Chiche, éd. Seuil
En 2022, en pleine crise de l’hôpital, Camille Cambon, médecin légiste vaillante et brillante, reçoit un mail énigmatique. Il y est question du peintre Goya et de son crâne volé après son inhumation à Bordeaux en 1828, et dont on a depuis perdu la trace. D’abord portraitiste officiel de la cour, aimé des puissants, le maître espagnol devint, à la suite d’une maladie, l’observateur implacable et visionnaire des ténèbres de l’âme humaine. Les parents de Camille et son parrain, neurologue, se sont passionnés pour l’oeuvre de Goya, avant de devenir des scientifiques de renommée internationale.
Camille part rencontrer à Bordeaux sa mystérieuse correspondante, une ancienne directrice de théâtre qui a bien connu ces trois-là, alors étudiants en médecine, dans les années 1960, et semble tout savoir de leur obsession partagée pour Goya. Une quête effrénée, entre passion scientifique et déraison, où chacun a pris toutes les libertés et tous les risques, au point de s’y brûler les ailes.
♥ Lucioles
Le livre de la Caspienne – Vassili Golovanov, trad. Catherine Perrel, éd. Verdier
Poussé par la conscience de son ignorance alors que tous les jours il croise des gens venus du Caucase et d’Asie centrale pour chercher refuge à Moscou, Vassili Golovanov décide de partir explorer les régions bordant la Caspienne. Se plongeant dans l’histoire, l’islam et le soufisme, le bouddhisme et le zoroastrisme, bousculant les clichés, il parcourt les montagnes, les steppes ou les déserts, glisse parmi les lotus du delta de la Volga, escalade des volcans de boue, fuit les quartiers pour nouveaux riches, passe de la lumière de la plus haute poésie à l’ombre des dérives mafieuses, du terrorisme et des guerres qui n’en finissent jamais.
Pendant des années, il voyage, lit, rêve, fait des rencontres. Tout sans cesse le ramène à cette mer où jadis s’arrêtait le monde.
♥ L’Autre Rive
Le vieil incendie – Elisa Shua Dusapi, éd. Zoe
Après quinze ans d’éloignement, Agathe, scénariste à New York, retrouve Véra, sa cadette aphasique, dans la bâtisse du Périgord où elles ont grandi. Elles ont neuf jours pour la vider. Les pierres des murs anciens serviront à restaurer le pigeonnier voisin, ravagé par un incendie vieux d’un siècle. Véra a changé, Agathe découvre une femme qui cuisine avec agilité, a pris soin de leur père jusqu’à son décès, et communique avec sa sœur en lui tendant l’écran de son smartphone.
♥ Le Préau
Georgette – Dea Liane, éd. de L’Olivier
«Georgette était notre bonne, mais le mot était imprononçable.»
Georgette veille sur les rituels qui scandent la vie de la narratrice et de son frère : le bain, les repas, le lever et le coucher, les fêtes, les voyages. Elle est aussi la seule à savoir comment se débarrasser des serpents et des scorpions.
Georgette est une seconde mère. Elle est indispensable. Mais socialement, elle demeure une fille, c’est-à-dire une domestique.
♥ Gens de la Lune
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