A Tours, la librairie Libr’enfant reçoit aujourd’hui la Brigade Olympe de Gouges. A Lille, au Bateau Livre, une guirlande de culottes traverse la vitrine. Les Pages du Donjon, à Bourges, ont choisi d’afficher les mots de Virginia Woolf : « Je ne serai pas célèbre ou grande. Je continuerai à être aventureuse, à suivre mon esprit et mes yeux, refusant d’être étiquetée et stéréotypée ».

Partout, des tables thématiques contre le sexisme et pour les droits des femmes. Des livres édités par des maisons militantes, comme Talents Hauts ou La Ville Brûle. Des parutions récentes, nombreuses, stimulées par le mouvement #Me Too. Mais aussi des titres précurseurs, fondamentaux, cultes comme Les filles, d’Agnès Rosenstiehl, publié pour la première en 1976.

Chez les libraires Sorcières, le foisonnement de l’édition jeunesse sur le thème de l’égalité rencontre des engagements forts, parfois de longue date, comme celui de Patricia Matsakis qui introduit notre sélection féministe.

« Toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la préfecture de police pour obtenir l’autorisation ».
Cette loi du 7 novembre 1800 qui interdisait le travestissement des femmes a été abrogée en… 2013. Ouf ! Il était temps !

Nous n’avions pas attendu l’abrogation de cette loi pour porter des pantalons. Cependant, certaines ont la vie dure et surtout en matière d’émancipation féminine.

Même si au XXème siècle, dans de nombreux pays, nos droits se sont nettement améliorés et tendent vers la parité, beaucoup restent encore discriminatoires et sexistes.

Tout ça pour dire que dimanche, c’est le 8 mars. Journée de la femme ? Un terme bien réducteur pour honorer le temps d’une journée toutes les luttes dans le monde et dans l’histoire de ces femmes courageuses qui ont défendu et défendent encore aujourd’hui nos droits, souvent au péril de leur vie.

Olympe de Gouges fut l’une d’elles, née à Montauban, ma ville. Figure engagée pour la cause des femmes et guillotinée pour cette raison. Elle reste un symbole fort pour avoir rédigé la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne qui prend ici toute son importance, car au même titre que l’homme, elle plaçait la femme au cœur de la vie sociale et politique de notre pays.

Restons toujours vigilantes et transmettons à nos filles l’idée que rien n’est jamais définitivement gagné et à nos garçons que la suprématie du sexe masculin est un concept machiste, « qu’une fille vaut un garçon! Nom de nom ! » (Didier Herlem).