Simplicité et fraîcheur: Cavalcades, de Florence Thinard – lu par la librairie la Courte Échelle

Encore un roman autour des chevaux, me suis-je dit… Mais écrit par Florence Thinard… Alors voyons voir… Et je me suis plongée dans l’univers du Clos Vert.

J’y ai rencontré Amédée, son amour et son respect pour les chevaux, Félix et sa passion pour la vie à la campagne, Zoé, Maxime, Aziz et leur carapace, et aussi Sonia et sa terreur des chevaux…

Une belle galerie de personnages attachants qui vont tous finir par, sinon se comprendre, du moins se respecter et s’entraider pour un projet commun: sauver le domaine d’Amédée et Suzanne.

Ce roman m’a plu, avec sa fraîcheur et sa simplicité, et je vous invite à faire un plongeon en pleine nature et à rencontrer ses ados pleins d’idées et d’énergie!

Amélie Raud, librairie La Courte Échelle à Rennes

Cavalcades – Florence Thinard – Ed. Thierry Magnier – Date de parution: mars 2014

Extrait

«Campé au bord du pré, les oreilles dressées, Gringo guettait le facteur depuis longtemps déjà. Dans le lointain un moteur ronronna enfin. Le petit cheval dansa de joie sur la pointe des sabots, puis se figea, le regard rivé au coin du bois. Ses flancs noirs et blancs frémissaient d’excitation. La camionnette de la poste apparut. Gringo s’élança au triple galop pour longer ventre à terre la clôture parallèle à la route.
Amédée Maillet eut un sourire en coin. Il savait ce qui allait se passer. Le vieil homme décida de profiter du spectacle et s’appuya sur sa fourche. Jo, le setter roux, était déjà sur le qui-vive. Lui aussi avait entendu la camionnette de la poste. Lui aussi savait à
quoi s’attendre. Il jappa, un petit Woôf, mi-figue, mi raisin. Gringo attendit de frôler les premiers arbres du bois pour freiner des quatre fers. Dans un panache d’herbes arrachées, il fit volte-face à la seconde même où la camionnette attaquait la dernière ligne droite. Le petit cheval repartit à fond de train derrière le véhicule. La course dura jusqu’à la barrière de l’écurie. Avec la complicité du facteur, Gringo arracha la victoire par une courte encolure d’avance. Le préposé descendit de son véhicule sous des hennissements de triomphe. Il toucha sa casquette, saluant du même geste le drôle de cheval bariolé, le maître des lieux et son chien.
– J’ai toujours peur qu’il loupe son tournant et qu’il atterrisse sur mon capot, plaisanta le facteur.
– Oh, pas de risque. Ce cheval a un pied de mule.
– à courir comme ça, peut-être qu’il prend ma camionnette pour une vache ?
Le regard du vieil homme noircit sous la casquette. Un Paint Horse capable de trier du bétail les yeux fermés pourrait confondre un facteur avec une andouille, pensa-t-il, mais pas une voiture avec une vache.»