Si la journaliste semble aguerrie aux voyages lointains et aux conditions parfois extrêmes, tout semble un peu plus compliqué pour Gilles Rapaport qui raconte avec beaucoup d’humour ses difficultés d’acclimatation :
Ainsi le texte de la journaliste et le récit de l’illustrateur alternent, entrecoupés de croquis, de photos et des magnifiques planches de Gilles Rapaport qui rendent tout la majesté des lieux, avec les mille et une nuances de bleus, l’immensité blanche tranchée par le rouge et le jaune qui dominent sur le bateau.
A bord, ce sont une trentaine de marins et vingt-cinq chercheurs de tous horizons qui se partagent ce terrain de jeu flottant de 100 mètres sur 15, avec des températures avoisinant les – 30 °. Ornithologues, climatologues, océanographes, cartographes, tous viennent étudier dans ce milieu presque vierge les impacts du changement climatique et de la modernisation. Sur le ton d’un témoignage, on suit leur vie à bord, la navigation périlleuse, le travail jour et nuit, la discipline quasi militaire, le froid indicible et les nuits de tempêtes où l’on peut à peine tenir sur sa couchette !
Si le voyage fut parfois rude, on comprend que cette terre du bout du monde, somptueuse et fragile, se quitte à regrets.
«Les icebergs aux formes fantasques dérivent majestueusement sur l’océan qui serpente à travers ce labyrinthe de terre, de pierre et de glace. Nous survolons une géographie sauvage, celle d’un monde sans humains. Le monde d’avant les hommes ».
La beauté des photos et des illustrations de Rapaport, la sensibilité du texte et sa drôlerie parfois, tout concourt à faire de ce documentaire un témoignage passionnant qui pourra sans nul doute susciter des vocations ou tout au moins donner à certains le goût de l’aventure.
Une très belle découverte et un super moment de lecture pour moi, alors n’hésitez pas, couvrez-vous bien et plongez !
Voir des illustrations et des photos de cet album sur le blog de Gilles Rapaport.