Sur le stand de Citrouille : quand Pôl imagine Little Urban…

  • Publication publiée :26 novembre 2017
  • Post category:Archives
Pôl Scorteccia ©Olivier Dion
C‘est en constatant dans nos librairies le succès que connaît une grande partie de la production de Little Urban, toute jeune maison née en octobre 2015, que nous nous sommes penchés avec intérêt et curiosité sur son histoire et avons reçu Pôl Scorteccia son créateur.

NELLY BOURGEOIS: Comment l’aventure Little Urban a-t-elle commencé?
PÔL SCORTECCIA: J’ai eu très vite l’envie de créer une maison d’édition consacrée à la littérature jeunesse. Pendant deux ans, j’ai travaillé le projet en observant et en m’immergeant dans ce secteur incroyablement dynamique et créatif. Au fil des rencontres, le déclic s’est produit avec le travail de Sébastien Telleschi auteur de À la recherche de la carotte bleue. À partir de là, j’ai pu lancer le travail sur la charte graphique de la future maison, lui trouver un nom, un logo, une équipe et les trois grands axes de ses futures publications, soit les albums pour les tout-petits, les albums pour les enfants à partir de quatre ans et les albums géants. L’unité passe par la charte et ce travail a été confié à un graphiste extérieur qui, par son métier et son expérience, a contribué à la reconnaissance des albums à la tranche striée de couleurs et à l’équilibre de chaque couverture. «Petit» Urban est venu simplement, il a suffit de rajouter Little en écriture cursive au dessus de la calligraphie d’Urban des «grands». Pour le logo, je voulais un éléphant et la proposition retenue a été cet éléphant-montgolfière, pour l’envol, l’aventure.

NELLY BOURGEOIS: Il est superbement stylisé dans un bleu lumineux que l’on voit de loin sur le bel et immense catalogue que vous avez imprimé et qui est un cadeau pour le libraire comme pour le lecteur.
PÔL SCORTECCIA: Oui, il est aussi grand que le plus grand de nos albums, À la recherche de la carotte bleue, et je compte bien continuer tant que je peux sur cette dimension. Il a beaucoup d’impact auprès de vous, libraires, tout comme la présence très en amont de nos ouvrages dans les mains des représentants qui viennent vous les présenter.

NELLY BOURGEOIS: Avec qui travaillez-vous?
PÔL SCORTECCIA: Avec mon éditrice Audrey Latallerie qui a un master en littérature jeunesse, et Julien Boulesteix, notre assistant éditorial. Nous échangeons beaucoup sur les contenus et sur les choix. Nous travaillons avec les éditions italiennes Minibombo pour notre collection d’albums pour les tout-petits – avec Silvia Borando qui mêle publication papier et contenu numérique simple et intuitif. Pour les albums, nous avons débuté par des Anglo-saxons, avec des succès comme 1,2,3… On est tous des cats de C. Stutson et J.Klassen, La légende du chien noir de Levi Pinfold, La machine à câlins de l’américain Scott Campbell, Papy, il neige! de l’Anglais Sam Usher, Bleue & Bertille de Kristyna Litten. Dans les formats géants, nous avons poursuivi notre aventure dans les Cherche et trouve, avec une jeune auteure issue de l’école Émile Cohl à Lyon,  Maud Lienard, accompagnée du scénariste Frédéric Bagères, qui ont produit le superbe À la recherche du dragon rouge.

NELLY BOURGEOIS: Vous avez déjà quelques publications qui visiblement ne rentrent dans aucun de ces grands axes….    
PÔL SCORTECCIA: Oui, nous nous donnons un ou deux coups de coeur hors cadre par an: l’achat et la traduction par Agnès Desarthe du beau livre publié aux États-Unis en hommage à Maurice Sendak a été celui de la fin d’année 2016. Épisodiquement, nos publications peuvent prendre la forme d’un album hors normes, pop-up pour Une journée à la ferme de M. Batteson et Nicola Slater, et peuvent même ressembler à des jeux tels ceux illustrés par Sébastien Telleschi (jeu de l’oie et des 7 familles) et le mémo et le puzzle dessinés par Marc Boutavant.

NELLY BOURGEOIS: À raison de deux à trois titres par mois, votre catalogue s’étoffe vite…
PÔL SCORTECCIA: Des albums sont venus enrichir chaque collection cette année, avec de nouveaux livres de Barroux, de Scott Campell, de Silvia Borando, ainsi que de nouveaux auteurs-illustrateurs! Le focus de cette fin d’année se fait avec un album de Jean Jullien qui illustre Imagine de John Lennon, et l’arrivée de Benjamin Chaud qui revisite les Marsupilamis, ainsi qu’un nouveau livre géant où l’on cherche à nouveau la carotte bleue au milieu des représentations de divers métiers. Un quatrième axe a vu le jour cet automne avec des premiers romans, notamment avec Marc Boutavant.

NELLY BOURGEOIS: Et les retours des lecteurs comme des professionnels sont très prometteurs, n’est-ce-pas?
PÔL SCORTECCIA: Oui, nous avons pu le constater de visu sur notre premier stand au salon de Montreuil l’année dernière, nos auteurs et les lecteurs étaient emballés. Nous avons aussi eu la chance d’être invités d’honneur au salon du livre jeunesse de Saint-Paul-Trois-Châteaux et d’aller à la rencontre d’un public exigeant. Nous avons des retours très positifs sur nos choix qui renforcent notre enthousiasme et nous poussent vers l’avant, et le potentiel est là, du côté du public comme des créateurs.

NELLY BOURGEOIS: Merci pour cet échange et tous nos vœux vous accompagnent pour un long et riche voyage au pays des livres jeunesse à bord de votre nacelle.

Propos recueillis par Nelly Bourgeois, librairie L’Herbe Rouge à Paris