Sur la couverture, Ada, tête en bas, nous sourit. De coups de crayons bien visibles, le décor se dessine : des dunes un peu sauvages, le sable qui s’étend, la mer au bout du chemin. La lumière se confond avec le blanc de la page qui se rempli comme un carnet de croquis, de vacances, de voyage. Au fur et à mesure, les lignes se remplissent, se colorient et Ada ouvre grand les bras. Sur la plage, elle se joint aux autres enfants qui tournoient, pieds en l’air, dans le sable. Souples et rapides, ils s’exercent à la roue et à l’équilibre, sous les yeux émerveillés de sa mère.
« – Tu sais faire la roue, toi ? lui demande Ada. En général, les mères ne savent pas.
– A ton âge, bien sûr, je savais.
– Moi, je crois que la roue, on sait la faire pour toujours.»
Dépassant la honte, la peur, et son corps engourdi, la maman de Ada avoue alors qu’elle ne sait pas mais qu’elle aimerait apprendre. Encouragée par sa fille, jour après jour, elle s’entraîne, balançant ses pieds vers le ciel… jusqu’au jour où elle tient ! Sur les mains ! Ce corps à l’envers, au bureau, dans le métro ou au beau milieu du salon est comme un point d’exclamation ! Un renversement de situation – au sens propre comme au figuré – où ici c’est l’enfant qui pose un regard bienveillant, encourageant et stimulant sur l’adulte. Un album qui nous invite non pas à retomber en enfance, mais bien à s’élever jusqu’à elle. — Conseillé par la Librairie Sorcière Les Enfants Terribles à Nantes