Trois albums de Chen Jiang Hong… et leur auteur à la librairie L’Oiseau Lire d’Evreux

A l’occasion de la venue de Chen Jiang Hong à L »Oiseau Lire d’Evreux le 22 mars, présentation de trois de ses albums sur le blog de la librairie. « Nombreux sont les enfants qui ont été fascinés par les histoires de Chen. Et je suis sûre que vous, parents, avez aimé les lire, les relire. Eh bien vous pourrez rencontrer Chen Jiang Hong le Samedi 22 mars de 14 heures à 17 heures » (Annie Falzini)

Le petit pêcheur et le squelette
Chen Jiang Hong
École des loisirs, 12,70€ 
Chen Jiang Hong s’est inspiré d’une illustration chinoise datant du VIIe siècle, représentant un squelette manipulant une marionnette d’enfant-squelette devant un public composé d’un enfant paisible et de sa mère horrifiée.

Tong, le petit pêcheur, vit seul dans une cabane de bambous. Malgré les nuages, en dépit de ce que lui dit son père, il sort en mer. La tempête se lève, les vagues sont hautes comme des montagnes, soudain un tourbillon l’engloutit, et, lorsqu’ il ouvre à nouveau les yeux, un squelette est accroché à son bateau. La tempête se calme, Tong atteint la grève, mais le squelette est toujours là. L’enfant et le squelette vont s’entraider, s’apprivoiser, prendre soin l’un de l’autre et renaître à la vie.

Comme toujours les illustrations de Chen sont extraordinaires. La tempête, les vagues, on est ballotté avec Tong. Le squelette est d’abord effrayant puis presque humain dans ses attitudes. Comme toujours je suis fascinée par la façon dont Chen peint les visages. Il sont si expressifs, que le lecteur est happé par le regard des enfants.

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Mao et moi
Chen Jiang Hong
École des loisirs 24.50€

Le récit de Chen, qui nous raconte son enfance dans une ville de la Chine du nord, commence en 1966. Il nous conte la vie quotidienne d’une famille modeste mais aimante, chaleureuse. Pendant que les parents travaillent, ce sont les grands-parents qui s’occupent de Chen et de ses frères et sœurs. Avec lui nous voyons vivre cette famille, les petits plaisirs, les coutumes, la tendresse, la difficulté d’être le petit dernier, qui hérite des vêtements, des jouets de ses frères et sœurs. Et puis, un matin, une voix annonce à la radio « le président Mao a proclamé une grande révolution culturelle dans notre pays ».

Et à travers le regard de ce petit garçon, nous voyons peu à peu les effets de la révolution culturelle : éducation des petits « gardes rouges », départ déchirant du père pour un camp de rééducation, arrestation brutale de Madame Liu, la voisine qui lui faisait écouter de la musique : Mozart, massacre arbitraire et douloureux des poules de la grand-mère.

A 7 ans Chen rentre à l’école et au fil des pages nous le voyons vivre une vie de petit écolier sous Mao. L’odeur de l’encre, l’endoctrinement, mais aussi les jeux et en 1971 il devient petit garde rouge et il en est fier. Mais c’est aussi le jour où son grand-père meurt.

La vie continue, doué en dessin il devient rédacteur en chef du mur de propagande.

En 1976 Mao meurt, son père rentre et lui apporte en cadeau 4 volumes des écrits de Mao.

C’est un magnifique album où les images évoquent une période de l’histoire à travers les yeux d’un enfant. L’émotion, le chagrin, la joie, la vie, la tendresse sont évoqués dans les illustrations, la violence aussi, mais ce qui reste lorsque l’on referme le livre, c’est avant tout l’émotion.

Ce livre est indispensable, bien sûr il ne s’adresse pas à de jeunes enfants,, mais à tous ceux qui ont été touchés, plus jeunes, par Le prince tigre, Lian ou Le cheval magique de Hang Gan, et ils sont nombreux.


Le prince tigre
Chen Jiang Hong
École des loisirs, 18,80€

Au cœur de la forêt profonde, la Tigresse pleure la mort de ses petits. Des chasseurs les ont tués. Depuis, elle rôde autour des villages, le cœur empli de haine et de chagrin. Un soir, elle attaque. Elle détruit les maisons, dévore les hommes et les bêtes, mais cela n’apaise pas sa colère, au contraire. Le pays est plongé dans la terreur. Le roi consulte la vieille Lao Lao, qui est très sage, et sait prédire l’avenir. Elle lui déconseille formellement de lever une armée. «Cela rendrait la Tigresse plus redoutable encore», dit-elle. Une seule chose, selon elle, peut apaiser sa colère. Le roi doit lui donner son fils unique, Wen. Lao Lao promet qu’il ne lui arrivera aucun mal. Le roi et la reine ont le cœur brisé. Wen est si petit! Pourtant il ne semble ni triste, ni effrayé. Sa mère lui donne une pièce de jade pour le protéger, puis son père l’accompagne aux abords du territoire de la Tigresse. Wen doit franchir seul le pont qui mène à la grande forêt. «Je n’ai pas peur», dit-il à son père. Il marche longtemps, puis, fatigué, s’endort au pied d’un arbre. Déjà la Tigresse a senti son odeur…