U4 maintenant en poche, chez PKJ. !

Une interview publiée dans Citrouille à la parution initiale des quatre romans, et republiée à l’occasion de leur parution en poche chez PKJ. (6 juin 2019)


Un filovirus méningé appelé U4 s’est propagé dans toute l’Europe. En moins de deux semaines, il a décimé plus de 90% de la population. Seuls certains adolescents semblent être immunisés contre le virus et parviennent à survivre. La nourriture et l’eau potable commencent à manquer, et l’électricité et moyens de communication sont sur le point de lâcher.

Un jeu en ligne multi-joueurs ; un maître du jeu qui poste une annonce à l’attention de ses experts, pour les exhorter de venir le 24 décembre à minuit sous la plus vieille horloge de Paris. Le but : remonter le temps et sauver le monde. Jules, Koridwen, Stéphane et Yannis vont répondre à cet appel – eux qui n’ont plus rien à perdre -, et entreprendre leur périple depuis les quatre coins de la France pour rejoindre Paris.

Quatre romans pour quatre personnages et quatre aventures. Quatre visions, quatre voix et quatre expériences. Mais un univers et une destination commune. Avec quel personnage commencerez-vous votre immersion dans cet univers apocalyptique ?…

Non seulement, l’idée est phénoménale, mais la réalisation est parfaitement réussie ! Interview des quatre auteurs par Cécile Panou (Librairie Tire-Lire).

– Quelles ont été vos motivations pour participer au projet U4?

VINCENT VILLEMINOT: L’idée est née de l’envie de travailler à plusieurs. On a un métier très solitaire… Moi qui ai bossé comme journaliste, je recherchais une émulation proche de celle d’une salle de rédaction.

CAROLE TREBOR: Venant pour ma part de la réalisation et du spectacle, j’ai parfois besoin de sortir de la solitude de l’écriture. J’ai donc mis du collectif dans ma vie d’écrivain en m’engageant à la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse, puis dans cette aventure littéraire commune.

FLORENCE HINCKEL: Quant à moi, je venais de vivre un hiver difficile, une de ces crises d’écriture durant laquelle on se demande : qu’est-ce que j’ai encore à écrire? On se sent alors plus seul et isolé que jamais. Au printemps suivant j’avais donc soif de rencontres et d’échanges. Par miracle, j’ai rencontré trois autres désirs similaires!

YVES GREVET: Ce qui m’a intéressé dans ce projet, c’est qu’il se présentait comme une nouvelle expérience. J’aime m’imposer des contraintes quand j’écris. C’est un moyen de ne pas me répéter. Là, pour le coup, j’ai été servi au-delà de mes espérances.

– Connaissiez-vous les autres auteurs avant U4?

FLORENCE: Je connaissais un peu Yves, croisé lors de salons du livre. En mai 2013, lors d’un autre salon, je signais à côté d’une auteure avec qui le courant est vite passé: c’était Carole! Je lui ai présenté Yves qui, lui, signait à l’autre bout de la salle, à côté d’un écrivain également talentueux et gentil… Vincent! Le quatuor était formé.

YVES: J’avais rencontré Vincent au premier salon ados-jeunes adultes à Lyon quelques mois plus tôt. Nous avions sympathisé en dégustant des plats un peu lourds à base de cochonnaille.

CAROLE: Je connaissais les œuvres d’Yves Grevet, de Vincent Villeminot: leurs romans, que mon fils a dévorés, ont été des détonateurs de mon envie d’écrire pour les adolescents! Lorsque j’ai rencontré Florence à un salon, on a sympathisé et quelle n’a pas été ma joie quand elle m’a présenté ces deux Maîtres!

VINCENT: Deux Maîtres, tu parles ! Cela dit, une fois qu’on avait fait connaissance, rien n’était encore fait. Combien de fois s’est-on dit par exemple, en salon, avec des copains: «il faudrait qu’on écrive un truc ensemble»? Le plus décisif pour U4, cela a été les semaines suivantes: quand on a commencé de jeter des idées sur le papier, décidé un genre, un début de scénario, des personnages…

– Parlez-nous de votre expérience commune à Marseille, des lectures de vos textes respectifs…

CAROLE: Nous sommes arrivés à Marseille avec nos premiers tiers écrits, la première nuit de lecture a été dense en émotions: trac d’être lue par des auteurs que j’admire, enthousiasme en réalisant que le projet fonctionne, désir d’avancer désormais ensemble.

FLORENCE: Les feuillets passaient de main en main, comme on fait tourner les tables! La magie opérait. En lisant je regardais chacun de mes co-auteurs à la dérobée et je me disais: cette riche alchimie est normale, on est si différents les uns des autres!

VINCENT: Enthousiasmant. Oui. Et ensuite, et bien… cette lecture m’a bloqué pendant quatre jours pour écrire «ma» suite. Les idées fusaient sur notre scénario commun, on bossait du matin (très tôt) au soir (très tard), avec pas mal de rigueur et de créativité. Mais je n’arrivais pas à écrire vraiment sous leur regard, je trouvais mon texte pas à la hauteur. Finalement, heureusement, les choses se sont débloquées.

YVES: Cette semaine à Marseille a été capitale. Écrire ensemble ou côte à côte, confronter nos idées, négocier, convaincre ou se laisser convaincre. Je sentais qu’on réussissait notre pari. Je n’avais pas conscience que nous n’étions qu’au début de l’aventure et que le chemin serait long et difficile.

– Seriez-vous prêt à tenter un nouveau challenge à plusieurs mains?

VINCENT: Nos romans ne sont pas vraiment à plusieurs mains, plutôt à plusieurs cerveaux. Et je pense que j’y reviendrai, oui. Mais pas avant d’avoir eu une bonne année au moins pour regoûter à la liberté absolue de la solitude.

YVES: Je suis en train de passer du «Plus jamais ça! Plutôt mourir!» à «Peut-être un jour mais dans longtemps».

CAROLE: Effectivement, aujourd’hui, ce n’est pas envisageable. J’ai envie d’écrire sans me confronter aux autres auteurs, et envie de faire ce que je veux avec mes personnages secondaires!

FLORENCE: Pas tout de suite non plus car j’ai un vrai désir d’écrire seule, maintenant. Mais plus tard, avec un nouveau défi et de nouvelles contraintes, oui!

Propos recueillis par Cécile Panou, Lirairie Sorcière Tire-Lire à Toulouse

U4 : Koridwen
Grevet, Yves
PKJ.

U4 : Jules
Carole Trebor
PKJ.

U4 : Yannis
Florence Hinckel
PKJ.

U4 : Stephane
Vincent Villeminot
PKJ.