Une histoire pleine de grâce et de retenue: La poupée de Ting-Ting de G. Roman et R. Lejonc – lu par la librairie La Courte Échelle

Après un songe visité par l’image aimée de son père disparu, Ting-Ting s’aperçoit de l’absence de sa poupée en bois. Où a-t-elle pu l’oublier ? Elle contient son chagrin et son impatience auprès de Grand-mère Li. Au même moment, un héron prend son envol. Elle aura oublié sa poupée dans l’atelier – celle qui lui ressemble, dernier cadeau de son père – et sa mère l’aura prise avec les autres pour les vendre au marché. La tristesse du manque est un poids bien lourd pour une petite fille. Sa grand-mère lui révèle alors que, petite, elle soufflait ses peines et secrets au creux d’un pin noueux, comme le lui apprit sa grand-mère Qiu. Ting-Ting confie son histoire à l’arbre; seul, un héron noir est posé sur une branche. La journée terminée, sa mère rentre du marché aussi chargée qu’à son départ…

Ce bel album s’ouvre sur de pleines pages illustrées par Régis Lejonc au pastel sec, toutes en ombres et lumières, aux couleurs pures, sur des paysages aériens, de campagnes et rizières. Le trait gras noir trace en douceur les contours de magnifiques portraits de personnages absorbés.

Des êtres fragiles persévèrent avec sagesse et confiance dans cette histoire de transmission pleine de grâce et de retenue dont l’auteur, Ghislaine Roman, raconte ici les inspirations.

Émeline, stagiaire à la librairie La Courte Échelle de Rennes

La poupée de Ting-Ting – texte: Ghislaine Roman, illustration: Régis Lejonc – Éditions Seuil Jeunesse – Date de parution: janvier 2015