Bigoudi est une petite dame malicieuse et pétillante. Nichée au 156e étage d’un immeuble interminable, elle mène une existence trépidante en compagnie d’Alphonse, son bouledogue français. «Alphonse était le chouchou de Bigoudi, son croûton, son baba au rhum» et il accompagnait Bigoudi dès l’aube dans ses pérégrinations quotidiennes: d’abord le café de chez Luigi, se refaire une beauté chez Orlando, le cours de poterie pour zieuter au passage le beau Bjorn, la boîte de petits pois incontournables de Louis et une multitude d’autres activités aussi sérieuses qu’indispensables. Mais un jour son Alphonse ne se lève pas et pousse son dernier soupir. Alors le monde de Bigoudi s’effondre et elle pleure et pleure encore, partout où elle va, inconsolable. Et sa tristesse est si grande que de sombres pensées lui viennent: et si Luigi disparaissait lui aussi? Et Orlando? Et Bjorn et tous les autres? À quoi bon s’attacher si c’est pour tant souffrir après? Alors Bigoudi décide que ça n’arrivera plus, elle ferme sa porte à double tour et se coupe du monde. Il faudra toute la bienveillance d’un laveur de carreaux équilibriste et d’un importun bout de persil pour redonner le sourire à Bigoudi…
Un très bel album plein de tendresse pour évoquer la perte, la peur, le difficile retour à la vie après le deuil et ces moments tristes où l’on préfère être sage pour éviter de se cogner à nouveau. Mais cette histoire nous fait sourire et nous rappelle qu’à trop vouloir se protéger du chagrin, on passe à côté de mille délices, et justement parce qu’elle est irremplaçable la vie doit se croquer à pleines dents!