Le roman de Jean-Baptiste Andrea, publié aux éditions de l’Iconoclaste, avait trouvé une place de choix dans le palmarès de notre rentrée littéraire. L’annonce du Prix Goncourt pour Veiller sur elle a donc été accueillie avec une grande joie par beaucoup d’entre nous, à l’instar de Laurence Grivot de la librairie Au Moulin des Lettres qui nous parle de ce roman remarquable :
« JOIE ! JOIE ! JOIE !
Un très grand bonheur de voir récompensé l’un de mes titres préférés de cette rentrée littéraire ! Félicitations à Jean-Baptiste Andrea !
Art, passions, guerres et jeux de pouvoir se percutent dans ce roman magnifique. Tout commence dans un monastère italien où Vincenzo, abbé de son état, est le seul des 32 religieux que compte le lieu à avoir accès à une Pietà qui sommeille depuis fort longtemps dans l’un des sous-sols profonds de la bâtisse. Mais il veille aussi sur un vieillard moribond qui a vécu 40 ans aux côtés des moines sans pourtant être des leurs : Michelangelo Vitaliani est son nom et c’est son histoire qui va nous être merveilleusement contée.
Michelangelo, dit Mimo, est un personnage tel qu’on en fabrique dans les contes ou les épopées. Né en France en 1904 de parents immigrés italiens, Mimo a dans les mains de l’or ; son père, sculpteur, mort jeune dans les tranchées de Verdun, a eu le temps de le former aux rudiments de l’art de la pierre ; c’est en retournant à ses racines, en Ligurie, que Mimo va pouvoir affiner son talent. Confié par sa mère à un ami de la famille, lui-même sculpteur mais bien piètre artisan, il va peu à peu prendre sa place au sein de l’atelier et bientôt remplacer le « maître ».
Andrea a choisi pour structurer son roman et sans doute pour en briser une éventuelle monotonie de ton, d’alterner le récit de Mimo à la première personne et les chapitres se déroulant dans le couvent. Dévoilant la trajectoire d’un artiste exceptionnel, narrant les affres que cet homme va traverser et sa rencontre une famille puissante qui le façonnera, l’auteur nous conte aussi l’Italie dans cette première partie du XXe dans un style plein de panache et de superbe. Pouvoirs de l’Église et du Politique drapé de noir, jeux de séduction et de dupes, amours illusoires et femmes contraintes, Andrea dépeint des personnages puissants en prise avec leur époque et avec leurs démons. »
— Laurence Grivot, librairie Au Moulin des Lettres (Epinal)