Les Prix Sorcières 2020 ont été remis lundi 5 octobre à la bibliothèque Assia Djebar, à Paris

Le temps d’une photo, les lauréat·e·s
ont tombé le masque
pour poser avec la Sorcière en céramique
réalisée par Cécile Coulette
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Quelle année particulière pour cette 34ème édition des Prix Sorcières !. Il a fallu s’armer de patience deux fois, D’abord, pour découvrir les lauréat·e·s. Puis, pour assister la remise des Prix. Il a fallu également inventer, imaginer, mais ça, l’Association des Bibliothèques de France et les Librairies Sorcières à travers l’Association des Librairies Spécialisées Jeunesse, savent s’y prendre !

 

Lundi matin, la bibliothèque Assia Djebar (Ville de Paris) a donc accueilli une remise des Prix Sorcières sous une forme restreinte et masquée, dans l’air du temps. Le joyeux brouhaha des enfants que nous aimons associer à l’événement, manquait. Mais s’il n’était pas aussi festif que d’habitude, le moment s’est déroulé dans une ambiance chaleureuse, sensible et complice, en présence des autrices et auteur, ainsi que de leurs éditrices et éditeurs. 

Après avoir reçu leur Prix des mains des bibliothécaires et libraires, les lauréat·e·s ont partagé leur chemin créatif, de l’idée au livre, évoquant les voies empruntées, les inspirations, les aspirations, les pas de côté, les libertés assumées…

Beatrice Alemagna a dit toute la résonance de son livre arrivé « par hasard » dans une période singulière. Puisque « les gens ne veulent pas parler de rien », elle a raconté les choses qui restent lorsque tout s’est en allé. L’amour.

Loren Capelli nous emmené·e·s dans la forêt où son père lui a appris à respirer, marcher, regarder, observer. Un territoire « de liberté qui ouvre les portes de l’enfance », un territoire qui l’habite et l’a construite, un territoire à préserver, plus que jamais. 

Agnès Debacker a souligné à quel point elle n’est « pas d’accord avec la mort », à quel point nous sommes devant elle « comme des enfants » et comment cela a porté son écriture. Autant que les échanges avec son éditrice que le regard de l’illustratrice Anaïs Brunet, car « un livre ne se fait jamais seul·e ».

 

Flore Vesco a évoqué le Moyen-Âge, le féminisme, le passage de l’enfance à l’âge adulte, l’acceptation du corps et l’évidence pour elle d’associer les acrobaties linguistiques et son goût pour « le vocabulaire bizarre » à l’intrigue de son roman.

 

Emmanuelle Beulque, éditrice de Sarbacane, s’est souvenue de la découverte du livre de William Grill, « un livre intergénérationel » qui touche un sujet important et sensible, celui de la destruction de l’habitat des loups. Elle s’est souvenue que ce livre au style graphique « original » l’a beaucoup touchée.

Philippe Nessman a raconté sa réticence à l’égard de la demande de son éditeur. Un documentaire de plus sur les sens, non, ça ne l’intéressait pas. Il a raconté comment la proposition d’une approche éditoriale différente, décalée, fouillée, foisonnante, l’a finalement séduit, autant que la certitude que Régis Lejonc saurait apporter au projet son humour légendaire.