Voici venu l’heure du conte, ou plutôt celui des comptes. Car ce que Maïa aime plus que tout, ce sont les chiffres. Il faut vous dire qu’elle est à bonne école, avec des parents mathématiciens. Mais une enfant qui aime autant les chiffres et les nombres, ce n’est pas si courant. Alors que fait-elle avec tous ces 2, ces 3, ces dizaines et ces milliers ? Elle compte. Toutes sortes de choses, à commencer par les animaux, comme tant d’autres enfants qui compteraient les moutons avant de s’endormir. Oui mais voilà, Maïa compte aussi le jour, tous les jours. D’ailleurs elle les compte aussi sûrement, les jours. Car tout ce qui se dénombre l’interpelle : graines de coquelicots, fourmis, arbres, pierres et jusqu’aux grains de sables du désert. Rien n’échappe à sa comptabilité précise même l’infiniment petit. Mais s’agissant de l’infiniment grand, de l’infiniment infini, elle butte sur un grand mystère : combien d’étoiles accrochées à ce ciel si vaste ?

Dans ce livre adapté de l’ukrainien par Alain Serres, les auteurs abordent avec une poésie sensible le monde parfois obscur des mathématiques qui permettent pourtant de comprendre tout ce qui nous entoure, pourvu que l’on prenne le temps de s’arrêter sur les choses et de progresser pas à pas. C’est la leçon que l’impatiente Maïa va tirer de sa quête du savoir. Mais cet ouvrage très réussi est aussi l’occasion de sensibiliser petits et grands à l’intérêt des sciences et des mathématiques dans notre approche de l’univers, et ce dès le plus jeune âge. Au delà du contenu Maïa qui aime les chiffres est aussi une magnifique surprise graphique qui conjuguent les styles et les techniques au pluriel dans un concerto de détails qui enchantent les yeux et l’âme. Un magnifique « coup de cœur d’ailleurs » qui nous propose un autre visage de la très médiatisée Ukraine.

Cyril M., librairie Rêv’en pages à Limoges

Maïa qui aime les chiffres – Romana Romanyshyn, Andriy Lesiv – Coll. Coup de cœur d’ailleurs – Rue du Monde