Ubiquité, quand tu nous tiens….

Le jeu des différences est un classique que l’on retrouve dans les magazines pour la jeunesse ou les cahiers de jeux, tel l’excellentissime Cahier de jeux de Gurty, aux éditions Sarbacane  

C’est visiblement le jeu favori de certains éditeurs puisque, depuis quelques temps, l’on assiste à un clonage de visuels, de formats, de scénarios, d’idées. On peut vous donner là quelques exemples.
En février 2019 : les éditions Auzou sortent un roman de Vashti Hardy pour pré-ados sur la couverture duquel on peut voir un bateau-dirigeable beige sur fond bleu (illustration de George Ermos) :
 
Qu’à cela ne tienne, les éditions Gallimard sortent un roman en juin 2019 sur la couverture duquel on peut voir un bateau-dirigeable beige sur fond bleu, et les nuances sont quasiment les mêmes (illustration de Tomislav Tomic) :
Astrid Desbordes et Pauline Martin réalisent une série d’albums au style unique chez Albin Michel, qui plaisent autant aux libraires qu’aux enfants et à leurs parents :
 Qu’à cela ne tienne, les éditions Fleurus se lancent dans une série d’albums écrite par Sandrine Beau et illustrée par Marie Leghima, visuellement très proches : 
Entendons-nous bien : ces redites ne remettent absolument pas en cause la qualité du travail de Sandrine Beau et de Marie Leghima, ni nos rapports avec les éditions Gallimard et Fleurus. Non, le problème est autre part.
Quand nos représentants viennent nous présenter les nouveautés à venir, de plus en plus souvent, malheureusement, on se dit : « Ah, c’est dommage, ça ressemble à tel ou tel titre ! ». Et la probabilité qu’on les lise et qu’on les défende autant – voire mieux, pourquoi pas ! – que ce qui existe déjà se prend un sacré coup…
Alors ces livres encombrent nos tables, nos bacs, nos étagères, et jamais ne trouvent un jeune lecteur, une jeune lectrice qui voudrait les adopter !
Librairie Sorcière Chantepages à Tulle